samedi 18 octobre 2025

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Un exercice de style sur quatre cas de figure bien différents : le thème des abus sexuels traités avec infiniment d’expertise.

🌊 Eau – Vanessa- Willow, une mère incapable d’imaginer les harcèlements sexuels de son mari envers sa fille Emma. Sa souffrance après le suicide d’Emma, son besoin de retrait dans une ile, avec très peu de population. Son sentiment de culpabilité, son amour pour Rebecca, son autre fille, qui la rejette en la croyant complice.

🌍 Terre - Evan, un footballeur professionnel, homosexuel, ne rêve que de peindre. Il est jugé pour complicité de viol sur une jeune femme, par un autre footballer.  Eperdument amoureux de ce dernier, il a accepté sa demande de filmer la scène.

Une enfance difficile, une jeunesse brisée en mille morceaux, (il était devenu quasiment un esclave sexuel), des questionnements sur sa vie, sur la notion de Justice.

Lors du procès, les avocats de la défense vont tenter de démontrer le consentement de la jeune femme.

🔥Feu – Celui que j’ai préféré tellement l’histoire est puissante.

La Docteur Freya Petrus, est une spécialiste des grands brûlés. Une jeune femme qui paraît charmante, empathique auprès des malades…

Pourtant, c’est une redoutable prédatrice sexuelle. Détruire après avoir été détruite durant l’enfance. Une petite fille harcelée sexuellement et menacée de mort.

« Je n’ai jamais couché deux fois avec le même garçon. Je n’ai pas eu besoin de le faire. Ce n’est pas comme si je prenais plaisir à ces actes, après tout. Je veux juste détruire leurs chances de bâtir des relations heureuses, saines. »

⛅ Air – Aaron, l’interne du Docteur Petrus, cherche à se rapprocher de son adolescent de fils, pour un séjour en Irlande où il va retrouver son ex-femme. Un homme aimant, soucieux de renouer les liens, malgré un viol à l’âge de 14 ans.

Un couple cassé par l’impossibilité d’exprimer les nœuds de l’enfance., mais peut-être que l'amour et la résilience changeront la donne. 

🌈 Ne croyez pas que ce soit larmoyant, glauque ou voyeuriste. C’est au contraire puissant, intense et surtout parfaitement analysé. Un gros pavé de 500 pages que j’ai lu quasiment d’une traite.

Les thèmes traités le sont à la manière d’un virtuose en l’âme humaine, sans manichéisme. Comme un entomologiste, soucieux de décrire la réalité différente d’un être à un autre.

- Le poids de l’enfance sur le devenir de l’adulte. La souffrance palpable de celui, de celle qui ne peut s’en extraire.

- Le paradoxe du sentiment de culpabilité qui étreint les proches, mais pas les prédateurs.

- Un scénario nerveux et tendu, une analyse psychologique complexe, fouillée et remarquable.

Pour la forme, passé et présent se croisent harmonieusement, permettant au lecteur d’entrer un peu plus dans le contexte et la personnalité des personnages au sein d’un roman choral.

💛 Gros coup de cœur pour ce magnifique roman !

Prix Fnac 2025.

 

Extraits :

🌈 « En vérité, ses parents lui avaient instillé la peur de la sexualité dès son plus jeune âge, le convainquant qu’il devait avoir honte de ses désirs naturels. »

🌈 « Qu’est ce qui clochait chez moi ? Willow aurait exigé des réponses ; Vanessa n’arrivait même pas à formuler les questions. »

🌈 « Tu l’as violée, espèce de monstre. J’ignore combien de temps cela a duré. Je ne sais pas combien de fois tu l’as fait. Elle a essayé de me le dire un jour et je n’ai pas écouté. Je devrais être dans cette prison à côté de toi pour n’avoir pas écouté. »

🌈« Je ne sais pas si je le savais ou pas. Je ne sais pas. Dans un cas, je suis aveugle, dans l’autre, je suis inhumaine. Dans un cas comme dans l’autre, je n’en sors pas grandie. »

🌈 « Lui, l’homme est absent. Il ne fait plus partie de nous. Il est un démon enfin exorcisé. Emma nous attire l’une contre l’autre, en paix, sereine, nous entourant de ses bras, heureuse de voir les deux personnes qu’elle aimait le plus enfin en paix l’une avec l’autre. »

🌈 « Je voulais être peintre. Je voulais être quelqu’un de bien. Je voulais aimer et être aimé en retour. (…) Je crois qu’il y a parfois des gens qui sont destinés à ne voir personne tomber amoureux d’eux. »

🌈« Je n’ai jamais couché deux fois avec le même garçon. Je n’ai pas eu besoin de le faire. Ce n’est pas comme si je prenais plaisir à ces actes, après tout. Je veux juste détruire leurs chances de bâtir des relations heureuses, saines. »

🌈 « Et le plus important, Arthur et Pascoe, ces deux garçons malveillants de 14 ans, n’eurent jamais 15 ans et ne purent plus faire de mal à personne. »

🌈 « De combien de garçons ai-je détruit la vie, d’ailleurs ? Cent ? Deux cents ? C’est probablement suffisant. Peut-être qu’il est temps d’arrêter. »

🌈 « Je pense à Arthur et Pascoe, qui m’ont violée et enterrée vivante. Je pense à Aaron, Rufus, Georges et à tous les autres que j’ai ramenés chez moi pendant toutes ces années. »

 

 

 

 

 


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