vendredi 22 avril 2022

                                                                    💙💙💙💙


Le titre suscite déjà la curiosité et l’intérêt …

Sixtine est une jeune femme élevée dans un milieu catholique traditionnel, dont elle partage pleinement les valeurs et les rites. Elle se marie avec Pierre-Louis Sue de la Garde, catholique intégriste, d’extrême droite. Elle sait et partage totalement l’objectif de progéniture nombreuse et de rôle de femme au foyer.

Sauf que son mari meurt dans une bagarre « contre des gauchos à moitié tantouzes » alors qu’elle vient de constater sa grossesse…..

Elle est alors accueillie par sa belle-famille catholique, pétrie de  principes rigides sur l’éducation des enfants.

Les chapitres sont entrecoupés par le journal d’Erika, sa grand-mère, que Sixtine n’a jamais connue. Erika explique son incompréhension face aux choix religieux de plus en plus extrêmes de leur fille unique Muriel (la mère de Sixtine), ses questions et ses angoisses à l’idée de ne jamais revoir sa fille, ni connaître ses enfants.

Le journal d’Erika est une belle expression d’amour envers son mari et sa fille, mais aussi de questions universelles sur le rôle de l’éducation, la transmission des valeurs.

Cela pourrait alors être caricatural et convenu. Ce n’est pas du tout le ca

Maylis Adhémar décrit alors avec beaucoup de lucidité, de finesse et de nuances, le milieu catholique intégriste, les interrogations de Sixtine, la force de l’amour maternel, la prise de conscience du milieu qui gouverne sa vie et enfin son émancipation. C’est aussi le traitement de la transmission familiale, de son adhésion ou de son rejet.

Un récit également sur la tolérance car Sixtine ne se travestit pas en « une gaucho athée ». Au contraire, elle garde ses valeurs, mais les apaise et les nourrit d’une véritable tolérance.

 

 

 

mardi 5 avril 2022

                                                                        💙💙💙💙


 

L’histoire de la journaliste russe assassinée en octobre 2006

Une BD où le texte relate parfaitement le courage et la détermination de  la journaliste. Une femme qui va jusqu’au bout de ses convictions car elle a bien compris que son engagement la mènera à la mort.

Je l’ai relu dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine. Quand on se rappelle la réaction brutale et disproportionnée de Poutine (intervention des forces spéciales) lors de la prise d’otages dans l’école de Beslan en 2004 ( 334 morts dont 186 enfants), on comprend beaucoup mieux qu’il n’y a rien à attendre d’un « nuisible ».

La BD repose essentiellement sur le texte, car le dessin monochrome et banal sert plutôt de faire- valoir au récit et aux dialogues.

Cette BD de 2016 comporte déjà tous les éléments de compréhension de la personnalité de Poutine : déshumanisé, autoritaire, sadique et isolé. Ainsi que de sa volonté de désinformation du peuple russe. Une seule voix : la sienne

Une BD mais surtout un document d’histoire et de mémoire.

                                                                     💙💙💙


USA. Une épidémie mortelle d’encéphalite 16 frappe les hommes. Les femmes vont alors prendre le pouvoir. A leur tête, une féministe radicale…

Les hommes encore en vie n’ont que 3 choix :

- Mourir de l’encéphalite.

- Se faire castrer chimiquement

- Rejoindre des zones isolées et se faire traquer.

Ou comme Ralph Martinelli , chercheur de grand renom, rejoindre une unité scientifique dans un site protégé pour découvrir le vaccin contre l’encéphalite. Les femmes dirigent le centre avec beaucoup d’autorité et de mépris pour les hommes castrés et les hommes entiers. Bien sûr, toute manifestation de sensualité, de sexualité est bannie et punie.

Les chercheurs « entiers » sont-ils des « Homme protégés » ou des «  Hommes emprisonnés, aux fonctions subalternes ?……

Petit à petit, Ralph comprend le sort final réservé à la gente masculine et tente de réagir. Car Ralph est un « gentil », favorable à l’égalité des sexes, qui ne perçoit pas la menace. C’est aussi un bel homme d’origine italienne, qui aime les femmes et ne peut s’empêcher de les envelopper de son œil charmeur. « Tandis que je m’asexualise de mon mieux, je respire, les narines palpitantes, sa délicieuse odeur. Quand elle me quitte, je me redresse et j’ai envie d’hennir. »

Un des personnages, l’épouse de Ralph, féministe modérée va établir la différence avec la radicalité de la majorité des femmes et sans doute révéler l’objectif de ce roman de science-fiction :  « La libération de la femme est une chose. Et la haine de l’homme en est une autre. La haine de l’homme est de la psychopathie pure et simple. »

Un récit plaisir qui se lit facilement. Humour, gravité, action, suspens en sont les ingrédients essentiels

Mais le personnage de Ralph est un peu simpliste, l’action quelquefois délayée…

Bref, ce n’est pas le meilleur de Robert  Merle, écrivain que j’adore.

 

 

lundi 4 avril 2022

                                                                     💙💙💙💙


 

Conciliabule au sein du monde des Majes, représenté par différents ministères. Il faut choisir, pour un sommet extraordinaire d’urgence climatique, trois personnes chargées d’agir dans le sens escompté.

Les ministres finissent par se mettre d’accord avec beaucoup de difficultés car ils ont des avis bien opposées, notamment à propos de Persilya qu’ils jugent «  un peu trop extravagante pour ce type de mission ».

Direction Limoges où le lecteur va désormais suivre le parcours de Persilya jusqu’au lieu de la réunion, avec  ses chats, son araignée, sa valise, son univers.

Un univers ancré dans la réalité, engagé dans des convictions écologiques et sociales, mais en même temps, fantastique, fantaisiste, plein de d’humour, de sensibilité et de poésie.

En me baladant avec le personnage, j’ai pensé à Alice au pays des merveilles et en même temps à Mary Poppins.

J’ai adoré l’araignée qui se réfugie d’un bout à l’autre du récit, dans le chignon de Persilya. C’est drôle et sensible. L’auteure aurait même pu lui donner un nom pour la personnaliser davantage.

Quelques bémols :

- Je n’ai pas compris le pourquoi du manuscrit d’Eda. Peut-être, car ces quelques lignes séparent les différents chapitres…

- A priori,  il existe également un monde non Maje, puisque tous ( Majes et non-Majes ) se retrouvent à la fin du récit, pour le Sommet.

- Quelques longueurs…

- La langue est bien maîtrisée, mais un présent aurait amené plus de vivacité qu’un passé simple.

Un vrai talent pour un premier roman qui se tient bien et embarque son lecteur. Je l'ai donné à lire à mon chat, je vous dirai ce qu'il en a pensé.... En tous cas, il a beaucoup aimé  la couverture, jolie et simple.  😀