samedi 18 octobre 2025

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Aujourd’hui, je vous propose un conte, et pas n’importe lequel.

Poétique et monstrueux. Mais surtout addictif ! Impossible à lâcher sans comprendre où veut en venir l’auteur. 

Un court roman qui fait sortir le lecteur de sa zone de confort.

Et je soupçonne Laurent Pépin de nous embarquer pour mieux nous perdre ensuite, multiplier les interrogations tout en baladant son lecteur dans un univers fantasmagorique. L’univers des fées, l’univers des monstres.  

Il y a des accents à la Boris Vian, notamment avec « l’écume des jours » et « l’arrache-cœur » dans l’expression de Laurent Pépin.

📌 Il faut d’abord, ami lecteur, apprivoiser l’histoire, rentrer dans le domaine de l’imaginaire, des monstres, des génies bienveillants, lâcher prise et se laisser emporter. Apprivoiser aussi l’écriture, sauvage et intense, puis douce et aimante. Comme peut l’être la mer, méchante ou caressante. 

📌 Un homme sombre dans le cauchemar, dans l’errance, après avoir perdu sa femme Lucy. Dans la neige, il dessine les contours d’une petite fille qui prend vie. Elle s’appelle Clapotille.

Chacun à son tour, racontera le quotidien.

Une petite fille, douée de pouvoirs magiques - comme tous les enfants - qui cherche à secourir son père tout en restant très lucide sur la marée noire qui l’emporte vers le fond, la prédation et peut-être même la mort.

📌 C’est l’histoire d’un deuil impossible à faire, de la face sombre de la vie, et en même temps de l’espoir via l’enfance, l’amour de l’enfant pour son père.

La magie, les rêves d’une petite fille qui prennent corps pour adoucir sa peine et enchanter son quotidien.

L’imaginaire, le rêve, la chaleur de l’amour face à la mort et la fragilité de la vie.

C’est aussi à l’image d’une société qui refuse le rêve et s’enfonce dans le matérialisme et qui standardise la Pensée.

📌 Il y a beaucoup de richesses et de subtilités dans ce court roman. Je ne suis pas persuadée de les avoir perçues sur une première lecture. Je le relirai afin de mieux encore le comprendre et le savourer.

Un superbe roman à découvrir !

📌 Voir l’excellent article de Dominique Aussenac dans « Le matricule des anges ».

https://www.lmda.net/2024-10-mat25730-clapotille?debut_articles=%4014077

 

Extraits

📌 « Dès cette nuit-là, peut-être à l’instant même où jr l’avais prise pour la première fois dans mes bras comme on cueille avec effarement une rose dans le désert, j’avais compris que Clapotille était une créature bien plus puissante que sa mère et moi. (…) Simplement, dans ses attitudes, ses grimaces, sa façon d’enchanter le décor, il y avait une grâce singulière qui rappelait que c’était une Rêveuse, Clapotille. J’adorais la regarder dormir. Les Rêveurs étaient devenus si rares, je veux dire, même avant l’apparition des Briseurs de Rêves. »

📌 « Ceux qu’on appelait déjà les Briseurs de Rêves s’infiltraient dans tous les débats, les réunions publiques donnaient à de vifs règlements de compte. Le rêve, la littérature, la musique, les arts, les phénomènes météorologiques susceptibles d’éveiller l’émerveillement étaient considérés comme des délits qui mettaient en danger la santé publique. »

📌 « Clapotille a toujours aimé la vue qu’on a, de la fenêtre, pour essayer de me distraire.

Elle sait repousser les nuages ou leur donner des formes amusantes. Elle aime bien quand ils ressemblent à des animaux. »

📌 « J’ai appris à aimer cette enfant née de la collusion de deux cauchemars aux creux d’une plage de givre. »

📌 « Maman s’appelait Lucy, il était amoureux d’elle. Elle l’aidait en capturant les idées noires qu’il avait dans la tête. Papa appelait déjà ça des Monstres, les bêtes noires avant qu’elles ne se transforment en vrais Monstres. »

📌 « Quand les rêves sont brisés, les gens sont tristes. Alors il faut les aider à se souvenir. Mais la plupart du temps, on n’y arrive pas, parce qu’ils sont contents que leurs rêves soient brisés. Comme ça, ils ont le droit de détester les autres, de leur du mal, et ce n’est même pas de leur faute. »

 

 

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