mercredi 24 septembre 2025

💙💙💙💙
 

 




« René Pétillon, disparu en 2018, avait laissé derrière lui le scénario pratiquement terminé d’une nouvelle aventure de son détective favori, Palmer, une suite naturelle de « L’enquête corse ». Grand admirateur du travail de Pétillon, Manu Larcenet a accepté avec enthousiasme de la dessiner avec son propre style. »

📘 Un grand écart….

Contrairement à Manu Larcenet, je ne suis pas une fan de Pétillon et j’étais plutôt curieuse de découvrir comment l’auteur allait rester dans la note Pétillon en lui rendant hommage.

Car entre « La route », « Blast » et « le rapport de Brodeck », il y a quand même un sacré grand écart !

Eh bien ! Pari complètement réussi ! Il m’a même donné envie de lire Pétillon !

📘 L’histoire :

Horreur, malheur !

Bénédicte, la fille Grolo-Laglotte, des viticulteurs désargentés des « bords du Médoc » a disparu. C’est d’autant plus angoissant qu’elle doit se marier avec John, un riche viticulteur californien. Surtout ne rien dire à ce dernier pour ne pas annuler le mariage ! Sur les conseils de Ferdinand, leur ami corse, ils embauchent Palmer, un détective, lui aussi corse.

📘 Une BD humoristique, jubilatoire, agréable pour plusieurs raisons :

- La satire du milieu viticole du Médoc (ou du bord du Médoc), snob et rigide, mais pas toujours argenté.

Les apparences et… la réalité.

- Palmer, le détective chargé d’enquêter sur la disparition incompréhensible de la fille des Grolo-Laglotte, a tout d’un Colombo, avec son imperméable trop grand pour lui, mais pas le talent de Colombo…

Il doit théoriquement rechercher Bénédicte, mais il dérive… En revanche, il acceptera avec beaucoup de naturel (ou d’habitude ?) la conclusion finale portée à son crédit.

- Le lecteur y retrouvera également des accents d’Astérix avec le personnage de Ferdinand, corse et fier de l’être. Jusque dans son vin favori : « le Rossignolo » qu’il préfère aux plus grands crus. 

« Ce vin, jeune homme, c’est la Corse millénaire ! Son soleil, son histoire ! les phéniciens, les phocéens, les étrusques, les carthaginois, les romains, les génois ! Ce vin, c’est le maquis, l’odeur du myrte et de la châtaigne, le souffle du grégale et du libeccio, la plainte des chants polyphoniques ! Ce vin, c’est les bandits d’honneur, la vendetta et l’omerta, les feux accidentels et les urnes bourrées ! Ce vin, jeune homme, c’est la Corse éternelle ! » 

Mais aussi, dans les clichés bien soulignés et les noms des vins : « Piqueté de Chaboul » (piqueté, en effet), « Margaux Château-Dupoulet », Château-Lasoupière »…

- Le trait est poussé, tant dans le dialogue que le graphisme, pour le plus grand plaisir du lecteur.

📘 Un excellent cru drôle et bien rythmé ! Un sans-faute de Manu Larcenet !

Merci aux éditions Dargaud

 

Extraits

📘 « _ Nous étions si heureux de ce mariage ! L’union de Grolo-Laglotte et du vin californien de Franck Moroso… 

_ En somme, vous voyiez ce mariage comme un assemblage. »

📘 « Ce vin, jeune homme, c’est la Corse millénaire ! Son soleil, son histoire ! les phéniciens, les phocéens, les étrusques, les carthaginois, les romains, les génois ! Ce vin, c’est le maquis, l’odeur du myrte et de la châtaigne, le souffle du grégale et du libeccio, la plainte des chants polyphoniques ! Ce vin, c’est les bandits d’honneur, la vendetta et l’omerta, les feux accidentels et les urnes bourrées ! Ce vin, jeune homme, c’est la Corse éternelle ! »

📘« De vous à moi, nous sommes plutôt une PME qui tente de survivre sans subvention dans une jungle étatique et technocratique pensée par des élites bruxelloises toujours plus avides du sang de l’humble paysan. »

 

 

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire