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C’est son histoire que raconte Reza Sahibdad, réalisateur et scénariste
📗Il fait partie de la communauté chiite Hazara, rejetée en Iran comme en Afghanistan…
Une seule possibilité, fuir et demander l’asile politique en France.
📗 Mars 2010 – OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides).
Pour obtenir sa demande d’asile, il doit raconter son histoire à la Juge assistée d’un interprète.
« Alors, j’ai commencé à raconter mon histoire à la gardienne du château avec l’espoir d’en obtenir les clefs. »
Il raconte son enfance, le rejet, l’obligation de partir, le parcours du combattant immigré, son arrivée en France en 2008, les campements dans les quartiers nord de Paris…
Une seule lumière, essentielle bouffée d’oxygène, l’amour du cinéma.
Un récit de 4 heures devant la juge et ensuite l’attente. L’attente infernale de plusieurs mois. Demande acceptée ou refusée ?
« Et voilà, après ça, j’ai été transféré dans un foyer en Picardie, et puis j’ai fini par avoir mon entretien avec la juge de l’OFPRA.
Il a duré plus de quatre heures.
Après ça, j’ai attendu la réponse pendant 6 mois, durant lesquels un nouveau personnage a fait son apparition dans mes cauchemars : la boîte aux lettres. »
📗 Un plaidoyer remarquablement porté par le graphisme de Yann Damezin, qu’on adore ou qu’on déteste. Personnellement, j’aime beaucoup, pour l’avoir découvert dans « Majnoun et Leïli. » Prix Orange 2023.
Le dessin particulier, très personnel, poétique et sensible de Yann Damezin : stylisé à la mode perse parfaitement harmonisé au scénario.
Fonds et dessins dans la même palette de couleurs. Essentiellement verts, mais aussi noirs, bleus et rouges, ceux que j’ai préférés.
📗 La couverture est carrément somptueuse : 💚💚💚dans les tons verts et noirs, avec un marquage or à chaud. Une BD qu’on a plaisir à tenir entre les mains, à caresser doucement. Plaisir sensuel de l’ouvrage.
📗 Bien sûr, je n’ai pas eu le même éblouissement, la même claque qu’avec Majnoun, où Yann Damezin était seul aux manettes, mais ce binôme, Sahibdad et Damezin fonctionne très bien, pour le plus grand plaisir du lecteur.
📗 Une lecture passionnante pour la découverte de l’ethnie Hazara et la prise de conscience du besoin vital de l'asile politique.
Extraits
📗 « Alors, j’ai commencé à raconter mon histoire à la gardienne du château avec l’espoir d’en obtenir les clefs. »
📗 « Mais bon, en Afghanistan, c’était invivable pour nous. On appartient à l’ethnie minoritaire Hazara, et on était chiites dans un pays sunnite. C’est pour cela qu’on a décidé d’émigrer en Iran : ils sont chiites come nous, et ils parlent notre langue… Si on avait su que les iraniens nous détesteraient presque autant que les afghans ! »
📗 « Ce jour-là, quand Younès a levé la main, son instituteur lui a dit qu’il ne pourrait pas revenir en classe. Comme ça, arbitrairement : l’accès à la scolarité des gens comme nous était soumis au bon vouloir des enseignants. Mes parents, pour qui l’instruction était très importante, ont alors décidé de l’envoyer à l’école religieuse la journée, et à l’école pour adultes, le soir. Il y était le seul enfant. »
📗 « Et voilà, après ça, j’ai été transféré dans un foyer en Picardie , et puis j’ai fini par avoir mon entretien avec la juge de l’OFPRA.
Il a duré plus de quatre heures.
Après ça, j’ai attendu la réponse pendant 6 mois, durant lesquels un nouveau personnage a fait son apparition dans mes cauchemars : la boîte aux lettres. »
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