samedi 2 août 2025

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Parution le 14 aout 2025. 

Un même contexte géopolitique, une même famille et plusieurs temporalités. Un récit puissant et facile à lire, qu’on ne lâche pas avant le mot « fin. »

📌« Octobre 1990.
Le capitaine français Jorik Arteta, en mission au Rwanda, rencontre Espérance, jeune professeure engagée dans la transition démocratique de son pays.
6 avril 1994.
Un éclair déchire le ciel de Kigali. Le Falcon du président rwandais explose en plein vol. Commencent alors cent jours de terreur et de sang. Les auteurs des tirs de missiles ne seront jamais identifiés. Quelqu`un, pourtant, connaît la vérité.
Noël 2024.
Jorik, sa fille et sa petite-fille s`envolent pour le Rwanda. Tous poursuivent leur propre quête, tourmentée par les fantômes du passé. »

📌J’ai été complètement bluffée par ce récit :

- La dimension géopolitique

L’auteur comme il l’indique à la fin de l’ouvrage, a collé un maximum à la réalité.

J’avais déjà lu « Petit pays » de Gaël Faye et son récit m’avait emportée par son talent à nous rendre proche, l’injustice, la souffrance, la barbarie.

Celui de Michel Bussi rajoute une autre dimension, historique et politique, sans occulter l’expression génocidaire. Il interroge le contexte, les causes, le rôle de chacun et surtout le rôle de la France, en utilisant le mode thriller.

Un déroulement de l’action et des faits, sans pathos, sans manichéisme.

- La complexité du sujet et la facilité de lecture.

Un gros pavé de 600 pages qui se dévore en trois jours.

- La maîtrise du scénario : tendu et serré, comme un polar.

L’harmonie parfaite entre le souci permanent de la vérité et le mode roman d’espionnage. Porté par une écriture simple et précise.

- La forme du récit

L’utilisation de plusieurs narrateurs, sur plusieurs époques permet de mieux comprendre la genèse des faits, et leur conséquence dans le temps.

De plus, toujours dans le mode thriller, on reste souvent sur un point d’interrogation à la fin du chapitre. 

📌 Un récit formidablement documenté qui permet d’apprendre, de comprendre, de grandir. De regretter aussi la lâcheté des états, notamment français, tout aussi responsables que les assassins.

💙 Un récit engagé et passionnant qui interpelle !

Merci aux éditions des presses de la cité pour cette belle découverte.

 

Extraits :

📌 « Un quart des victimes du génocide avait moins de 10 ans. Deux survivants sur cinq avaient moins de 15 ans. En Juillet 1994, le pays comptait 300.000 orphelins. »

📌 Un travail de recherches, de questionnements de l’auteur depuis 1994.

Universitaire à Rouen et chargé de la formation à la géographie politique. « J’étais également frappé par l’état de sidération qui saisissait les étudiants au fur et à mesure qu’ils découvraient l’ampleur du génocide, et démêlaient ses causes plurielles. »

📌 « Écrire des livres policiers pousse à se questionner sur les racines du mal. S’intéresser au génocide des Tutsi au Rwanda, c’était se pencher sur le mal absolu, inexplicable, inexcusable, une haine franchissant toutes les frontières de la raison. »

📌 « Quelle responsabilité de devoir restituer par la seule force des mots, l’intense émotion qui saisit le visiteur face aux lieux de mémoire découverts grâce à toi (Patrick de Saint-Exupery – journaliste de référence sur la question rwandaise) ou les bouleversantes discussions avec les rescapés que tu m’as aidé à rencontrer. »

📌 « L’histoire d’une nation n’est pas un récit, ce sont des faits. On ne construit pas une réconciliation sur un mensonge, on ne bâtit pas une amitié sur une lâcheté. »

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