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Le roman est inspiré en partie, de l’histoire de la mère de l’auteur, infirmière en milieu carcéral qui s’est occupée d’un tueur en série. C’est aussi une façon de lui rendre hommage.
📌 1950 – 2010 - Une famille de la classe moyenne, des parents catholiques conservateurs. Une histoire principalement centrée sur la fratrie, où la mère d’Adam Rapp, sous le nom de Myra, prendra une place essentielle, avec son frère Alec.
Une grand-mère rigide, dure et exigeante envers ses enfants. Quatre sœurs et un frère. Myra, l’ainée, est sensible, raisonnable, toujours bienveillante. Sa sœur Fiona, est rebelle, dès l’adolescence. Lexy rêve de grimper les échelons sociaux. Joan est handicapée mentale. Alec, est « le mauvais garçon » dès son adolescence… La preuve, il a volé de l’argent dans l’église… Le pire délit pour ses parents, catholiques pratiquants, qui le fichent dehors à 16 ans…
Il faut dire qu’Alec a subi des agressions sexuelles depuis qu’il va à l’église. Son portrait, tout au long du récit, est parfaitement analysé et addictif.
« Alec n’a pas pu s’empêcher de repenser aux divers prêtres de St John the Baptist et leurs petits couinements de désir dans la sacristie. Le père Oates, le père Nickel et le père Farell qui l’obligeaient à avaler. »
Comment vont-ils évoluer, tous ? Chacun va-t-il poursuivre sa route, en accentuant les traits et les rêves de l’enfance, ou choisir une voie divergente ?
📌 Un questionnement passionnant sur la violence. Comment, avec le même contexte et la même éducation, des enfants peuvent-ils évoluer de façon aussi opposée ? Une sœur, toujours dans l’amour et la bienveillance, un frère, dont la noirceur s’intensifie.
Qu’est-ce qui fait qu’un être humain dérape, que personne n’arrive à le rattraper malgré tous ses efforts ? Le poids de l’enfance et des traumas, l’hérédité, la facilité, l’addiction à la violence ?
La rédemption est-elle possible ou tout est-il déjà établi d’avance ?
Ce qui a frappé l’auteur aussi, c’est la proximité à l’intérieur d’une même famille, du crime et de la paix. Comme dans une école, où l’un des gamins prend un fusil et tue ses camarades, on ne sait pas trop pourquoi…
« Le roman est né de cette convergence troublante. Je voulais rendre hommage à ma mère et examiner comment une famille en apparence normale – une famille travailleuse de la petite classe moyenne – pouvait se retrouver en contact avec cette frange terrifiante des États-Unis. De nos jours, nous avons des meurtriers qui commettent des fusillades dans des établissements scolaires. »
📌Adam Rapp a un sens de la progression dramatique remarquable, et celui de l’analyse psychologique particulièrement poussée et surtout très juste. L’ensemble porté par une écriture très visuelle et percutante.
C’est un gros pavé de 500 pages que j’ai lu en trois jours.
Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette passionnante découverte.
Extraits
📌 « Malgré cette seconde chance, pourtant, la haine qu’il a de lui-même ne fait que croître. Tu es un minable, se dit-il. Un minable profiteur et bon à rien. »
📌 « Ses idées se plantent dans sa tête comme des pointes à béton : argent, bourbon, solitude… argent, bourbon, solitude… argent, bourbon, solitude…
Quand la nuit tombe, il se met à pleurer d »’une voix d’enfant, ou même de femme, aiguë, caressante, méconnaissable. Il se sent s seul qu’il songe à s’asperger de pétrole et mette le feu. »
📌« Fiona était l’anticonformiste de la famille, la seule des sœurs Larkin à s’être rebellée contre l’éducation catholique conservatrice qu’elles avaient reçue. »
📌« Myra n’a même plus envie d’en savoir plus. Il a une tête de délinquant, comme la plupart des hommes qui finissaient au centre pénitentiaire de Stateville du temps où elle y était. Des escrocs, des pyromanes, des violeurs. Des assassins sans pitié. Ils avaient tous quelque chose qui manquait dans leurs yeux, comme un vide au centre de la pupille, une absence inhumaine. Les coyotes ont ce regard-là. Les requins et les hyènes aussi. Les serpents venimeux. »
📌« Avec la maladie, le temps est devenu un monstre protéiforme. Il s’épaissit, se solidifie, se transforme en une portée de chatons, qui se bousculent entre ses pieds et lui griffent les jambes. (…) Les secondes deviennent des piques de douleur. Les minutes, des clous de traverse. »
📌 « Alec n’a pas pu s’empêcher de repenser aux divers prêtres de St John the Baptist et leurs petits couinements de désir dans la sacristie. Le père Oates, le père Nickel et le père Farell qui l’obligeaient à avaler. »
📌« Le roman est né de cette convergence troublante. Je voulais rendre hommage à ma mère et examiner comment une famille en apparence normale – une famille travailleuse de la petite classe moyenne – pouvait se retrouver en contact avec cette frange terrifiante des États-Unis. De nos jours, nous avons des meurtriers qui commettent des fusillades dans des établissements scolaires. »
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