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Irrésistible et insupportable !
Un roman parfaitement maîtrisé sur le sens de l’ambivalence, sur l’analyse psychologique d’une mère, de ses deux filles, et de leur beau-père.
📌 Lui, c’est Jacques, un homme fascinant, qu’on ne peut s’empêcher de suivre et d’admirer alors que, petit à petit, ses façons de faire, de vivre, son caractère deviennent lourds et insupportables.
C’est Anna, la benjamine de la fratrie qui raconte leur enchantement pour cet homme et, en même temps, leur honte et leur répulsion.
Jacques les aime profondément, c’est sûr, mais à sa façon. Lui, c’est les décisions excessives et irresponsables, qui mettent la famille dans la galère, c’est l’irascibilité, l’intransigeance et l’agitation constante.
« Il avait failli ne pas avoir de famille, et finalement, il en avait une. Ce n’était pas la sienne, mais il l’avait voulue. Il l’avait en quelque sort capturée. »
A la fois fantasque et conformiste, attentif et tyrannique, aimant et égoïste, Une somme monumentale d’oppositions qui cohabitent au sein du même homme.
« Lui, le fou, l’excessif, le maniaque. »
Un loser, toujours à côté « de la plaque. »
📌 Quel sens du portrait chez cette autrice ! Je suis bluffée car l’évocation précise et juste des personnages, est tout autant mentale que physique. Le lecteur voit les personnages évoluer sous ses yeux.
Un roman à part, qui cherche, qui approfondit les comportements et démonte merveilleusement les ressorts de l’âme.
La découverte d’une autrice dont la plume est un régal, et donc merci aux Éditions de l’Olivier.
Extraits
📌 « Ses yeux s’étaient creusés. Quand il les ouvrait, il l’air méchant ; quand il les fermait, il avait l’air d’in mort. »
📌 « Sans doute, espérait-il de moi une phrase compatissante, respectueuse et compatissante. Je n’ai rien dit. J’ai pensé bon débarras. »
📌 « Pourquoi, est-ce que je n’en voulais pas à Jacques ? Pourquoi, est-ce que j’attachais plus d’importance à sa déception, si les meubles étaient revendus, qu’au désespoir de ma mère devant le gouffre de leurs dettes ? »
📌 « Les périodes où notre mère était malade sont devenues l’objet d’un conflit latent entre jacques et nous. Il nous reprochait sourdement de la rendre malade et de faire régner dans la maison une atmosphère qui ne pouvait qu’augmenter sa faiblesse et sa mélancolie. »
📌 « _ Parce que cela ne la dérange pas que Jacques soit fou. Au contraire.
(…) je crois que nous avons honte de Jacques.
_ Bien sûr, il nous fait honte. »
📌 « La vie avec lui était aussi difficile qu’une ascension en haute montagne. C’est lui qui inventait à chaque heure le paysage, les parois, les abîmes, les points de vue stupéfiants. Notre mère s’y adaptait, nous aussi. Pourtant quelque chose en lui, nous émouvait au-delà de l’amour qu’il nous portait. Peut-être était-ce justement sa folie. Peut-être était-ce aussi, son ridicule. »
📌 « _ Je ne suis pas sûre de vouloir un enfant avec Jacques. (…)
Parce qu’avec lui, tout est trop difficile, trop compliqué, il voudrait lui donner une éducation parfaite, il ne voudrait rien laisser au hasard. Les enfants, c’est le hasard. »
📌 « Nous protégeons Jacques, et nous protégeons notre mère de la honte de vivre avec quelqu’un d’aussi irresponsable que lui. »
📌 « Et l’étrange sentiment que nous formons un tout, une sorte de trinité décidant du sort de jacques. Il avait beau imprimer sur notre vie le chaos de ses décisions, nous nous sentions d’une certaine manière, toutes-puissantes, et peut-être l’étions-nous. »
📌 « Nous avions hâte de reprendre notre vie sans lui. Nous en avions assez de ses remarques, de son ton sentencieux. Anna, tu ne sortiras pas avant d’être coiffée, ça m’est complètement égal que tu sois en retard. »
📌 « Il avait failli ne pas avoir de famille, et finalement, il en avait une. Ce n’était pas la sienne, mais il l’avait voulue. Il l’avait en quelque sort capturée. »
📌 « Lui, le fou, l’excessif, le maniaque. »
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