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A travers cinq nouvelles et cinq portraits, l’autrice détaille au scalpel les relations à l’intérieur du couple en Corée du Sud.
📘Une société encore patriarcale, où l’épouse est la gardienne du foyer : éducation des enfants, gestion de la cuisine.
Souvent, l’homme est absent le soir, en compagnie de ses amis et de l’alcool. La femme n’a rien à dire, cela fait partie des habitudes des ménages.
« Presque tous les soirs, je bois avec des collègues de travail ; parfois même, je ne rentre pas. J’ai tellement pris l’habitude de traîner après minuit, voire jusqu’à l’aube, que je ne sens plus ma fatigue. Un jour, ma femme m’a dit que je ne savais faire que deux choses dans la vie : boire et dessouler. »
Cela m’a frappée d’ailleurs de découvrir à quel point l’alcoolisme est présent chez les coréens.
📘 Autre thème développé : le silence des femmes. Quand leur mal-être s’exprime, c’est dans des sources extérieures : des boîtes (« Les boîtes de ma femme »), un journal, (« Ma femme évanescente »), un cahier ( « Yeonmi et Youmi »).
C’est la nouvelle que j’ai préférée. La souffrance d’une femme qui raconte dans un cahier, son amour désespéré pour un homme, et son sentiment de culpabilité, à sa sœur.
« Je voulais le confier à quelqu’un. J’ai pensé à toi. Tu es le seul être au monde à qui je puisse dévoiler mes cicatrices et le côté honteux de ma personne. »
📘 De plus, l’autrice démontre avec une plume incisive, l’incommunicabilité des êtres. Le père absent en permanence, est persuadé que cela convient à sa femme et qu’il est un excellent compagnon et père. « Suis-je un mauvais mari ? Franchement, je ne le pense pas. Jamais, je ne l’ai trompée et je lui donne tout mon salaire. Oui, je bois et je ne suis pas souvent à la maison, ce qui ne signifie nullement que ma famille ne compte pas pour moi. »
Idem pour les deux amants qui sont sur deux longueurs d’ondes opposées.
Un tel fossé entre hommes et femmes en Corée du sud ?
A priori oui, et les tensions augmentent car les femmes revendiquent là juste titre, leur indépendance et l’égalité.
📘 Une chronique sociale sans concession et dépourvue de toute émotion. Presque un état des lieux illustrés par cinq situations différentes.
Une découverte intéressante car on imagine la Corée du Sud, gros moteur économique et démocratique, plus avancée en matière des relations homme-femme. Un décalage évident entre les traditions et le modernisme. Et e n’est pas le seul pays dans ce cas…
Merci aux éditions Zulma.
Extraits :
« Les boîtes de ma femme »
📘 « Ces boîtes étaient comme des coffrets à blessures qu’elle entassait, au coin d’une pièce. »
📘« Elle dormait toujours, recroquevillée sur elle-même près de ses pauvres boîtes, comme pour se protéger d’un monde qui la blessait. »
« Ma femme évanescente »
📘« J’étais à mille lieux de penser que ma femme puisse tenir un journal. (…) A l’exception de ces lettres, elle ne m’a jamais donné l’impression d’avoir un quelconque penchant pour la littérature. »
📘« Presque tous les soirs, je bois avec des collègues de travail ; parfois même, je ne rentre pas. J’ai tellement pris l’habitude de traîner après minuit, voire jusqu’à l’aube, que je ne sens plus ma fatigue. Un jour, ma femme m’a dit que je ne savais faire que deux choses dans la vie : boire et dessouler. »
📘« Suis-je un mauvais mari ? Franchement, je ne le pense pas. Jamais, je ne l’ai trompée et je lui donne tout mon salaire. Oui, je bois et je ne suis pas souvent à la maison, ce qui ne signifie nullement que ma famille ne compte pas pour moi. »
📘 Vis-à-vis de sa femme quand exceptionnellement, il rentre tôt sans avoir bu :
« Comme une sorte de propriétaire terrien qui daigne distribuer quelques pommes de terre à un personnel débordant de gratitude. »
Les beaux amants
Quand deux individus ne se comprennent pas :
📘« Il se rapproche d’elle tendrement, en amoureux pour lui remplir son verre. Elle y voit l’attitude classique de celui qui, sur le point de rompre, devient soudain gentil, attentionné. Elle prend son verre et boit, presque d’un trait. »
On n’avait pas pensé à l’imprévu
📘« En ce temps-là, la vérité aurait dû lui crever les yeux : la vie de ménage l’ennuyait au point de préférer l’ivresse de la rue à son confort. »
Yeonmi et Youmi
📘« Je voulais le confier à quelqu’un. J’ai pensé à toi. Tu es le seul être au monde à qui je puisse dévoiler mes cicatrices et le côté honteux de ma personne. »
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