lundi 28 avril 2025

💙💙💙💙


 


Le récit autobiographique de l’auteur, Cookie Kalkair.

🍭Juillet 2016 - Il habite désormais au Québec avec sa femme et leur bébé.

Les relations sont plutôt épisodiques avec son père depuis une vingtaine d’années, quand il apprend son AVC. Il saute alors dans un avion et se précipite au CHU de Bordeaux.

Très cash, une infirmière le renseigne : « Il est trop tôt pour savoir ce que l’hémorragie aura eu comme effet sur son cerveau, que ce soit au niveau moteur ou au niveau cérébral. Il va falloir attendre encore. »

Chambre 404 – ça « bip » ça « tut » de tous les côtés autour de son père branché de tous les côtés aussi…

Février 2017 – son père est transféré au centre de rééducation.

Diagnostic du neurologue : il souffre d’une aphasie. « Cela signifie que parmi les zones du cerveau qui ont été touchées, celle du langage a été détériorée. Donc, la parole, le la lecture, l’écriture aussi. (…) En gros votre père comprend ce qu’on lui dit ou demande, il forme bien les mots dans la tête. (…) C’est à la sortie que tout se complique. Son cerveau ne sait plus comment traduire ça vocalement et remplace chaque mot choisi par les mêmes trois, quatre mots, au hasard. »

Pour son père, c’est : « Bien, très bien, merveilleux… »

Un père autrefois ronchon, qui utilise en permanence le mot merveilleux…

Les mêmes mots sont prononcés mais l’expression du visage diffère selon le sentiment. La colère, par exemple quand il voit sa fille Lou fumer. Ce qui est drôle aussi car empli d’amour et de proximité, c’est comment Lou arrive à traduire « le merveilleux. » pour les non-initiés.

« Bah tu sais, moi je vis avec lui, on se parle tous les jours... Donc je suis devenue bilingue ! Maintenant, je parle couramment le "Merveilleux" »

Il va falloir réapprendre à vivre ensemble.

🍭C’est une véritable épreuve et l’auteur n’occulte pas les difficultés, les colères, la révolte de sa jeune sœur Lou. Difficile quand on a 16 ans de se dire qu’on va vivre différemment des autres, en s’occupant partiellement de son père.

Une histoire tendre, émouvante et surtout pas mièvre. Sans pathos.

Il montre aussi comment un événement dramatique peut rassembler profondément une famille divisée, à compter du moment où l’amour et la tolérance règnent.

🍭J’ai bien aimé aussi le thème du handicap traité avec beaucoup de justesse. Oui, son père est handicapé, mais il faut le laisser vivre, le laisser prendre ses décisions, sans craindre pour lui. Lui faire confiance.

« - Ça me fout tellement la trouille de le laisser tout seul dehors.
- J'comprends. Mais c'est à lui de décider ce dont il se sent capable... Il est en situation de handicap. Il a pas 5 ans. »

🍭J’ai presque tout aimé dans cette BD. Le graphisme est un peu simple mais les couleurs vives et variées compensent largement ce léger bémol.

Merci à NetGalley et aux éditions Steinkis

 

Extraits

🍭 « Il est trop tôt pour savoir ce que l’hémorragie aura eu comme effet sur son cerveau, que ce soit au niveau moteur ou au niveau cérébral. Il va falloir attendre encore. »

 

🍭« Cela signifie que parmi les zones du cerveau qui ont été touchées, celle du langage a été détériorée. Donc, la parole, le la lecture, l’écriture aussi. (…) En gros votre père comprend ce qu’on lui dit ou demande, il forme bien les mots dans la tête. (…) C’est à la sortie que tout se complique. Son cerveau ne sait plus comment traduire ça vocalement et remplace chaque mot choisi par les mêmes trois, quatre mots, au hasard. »

 

🍭« Bah tu sais, moi je vis avec lui, on se parle tous les jours... Donc je suis devenue bilingue ! Maintenant, je parle couramment le "Merveilleux" »

 

🍭« - Ça me fout tellement la trouille de le laisser tout seul dehors.
- J'comprends. Mais c'est à lui de décider ce dont il se sent capable... Il est en situation de handicap. Il a pas 5 ans. »

 

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire