mardi 29 avril 2025

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🌵Un visage isolé, la Source des Chèvres, peut-être au Moyen-Orient ou dans le Maghreb, peu importe…

Un matin, Abdelkrim qui s’est levé tôt pour aller en ville, ne peut  passer car des militaires bloquent la seule route d’accès. Effrayé, il revient donner la nouvelle aux autres habitants. Pour eux tous, il s’agit du Maître, qui avec ses militaires, punit le village en le confinant ainsi loin des sources d’approvisionnement. 

Quel est celui qui, dans le village, provoque le courroux du Maître ? Ils se réunissent tous, sous la houlette de Abbas, le plus riche, l’imam, et le maire, Baki.

L’opprobre va être jeté sur Abdelkrim et sa femme, Badra.

🌵Une fable passionnante où les thèmes de la peur, de la lâcheté, de l’hypocrisie, de l’ignorance, de la politique du bouc émissaire, sont abordés et décrits par petites touches, justes et précises.

Ziani, le soi-disant fou, porte la voix du courage, de la révolte. Celle que chacun entend au fond de soi, dérangeante, et qu’il ne veut surtout pas écouter.

« Où êtes-vous, les hommes ? Êtes-vous seulement des hommes ? Tout juste des porteurs de pantalons, lâches et serviles. (…) Honte aux habitants du village de la source des chèvres. (…) Vous êtes des chèvres qu’on mène à l’abattoir. Ignorants, vous vous précipitez à la mosquée pour invoquer Dieu. Quels hypocrites ! Il n’entend pas vos cœurs insensibles, il vous a abandonnés. »

🌵L’histoire est portée par une belle écriture, sensible, révoltée et poétique.

La nature, le chant sont également présents et renforcent la poésie de l’écriture : « Habib et Mansour respirent la liberté des fils du désert, gens de peu et courageux, pleinement ouverts, jamais dans la réserve. Ils connaissent la nudité de l’être face à l’incommensurable grandeur de la nature, l’immensité du ciel et l’incandescence du soleil. Ils savent l’agilité de l’outarde qui file telle une étoile, les notes claires de la fauvette qui s’envole ou le chant monotone du traquet. »

Gros coup de cœur ! 

Extraits

🌵« A mesure qu’il s’éloigne de l’intersection, là où le barrage était censé être, son esprit se brouille. Entre frayeur et excitation, les larmes se mêlent à un sourire béat. (…) Au fond de lui, de plus en plus, il veut croire à sa bonne étoile, il va réussir à rejoindre la ville et accomplir la mission qui lui a été demandée. Ou finalement, à mieux y réfléchir, peut-être pas. S’il s’en sort, non, il ne reviendra plus dans ce village de damnés. »

 🌵« Habib et Mansour respirent la liberté des fils du désert, gens de peu et courageux, pleinement ouverts, jamais dans la réserve. Ils connaissent la nudité de l’être face à l’incommensurable grandeur de la nature, l’immensité du ciel et l’incandescence du soleil. Ils savent l’agilité de l’outarde qui file telle une étoile, les notes claires de la fauvette qui s’envole ou le chant monotone du traquet. »

 

 


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