samedi 26 avril 2025

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Henri-Georges Clouzot a commencé la réalisation du film « L’enfer » avec Serge Reggiani et Romy Schneider, mais il est décédé durant le tournage.

Un sujet difficile, la jalousie morbide, et un tournage tout aussi difficile car le réalisateur exigeait beaucoup de ses acteurs.

Il racontait l’histoire d’un couple d’hôteliers en 1962, Odette et Marcel…

Progressivement mais inéluctablement, Marcel soupçonne sa femme de le tromper…

✏ Le pari de Nicolas Badout est donc le suivant : achever le récit en restant le plus fidèle possible à l’esprit du film.

Pari complètement réussi, tant pour le scénario que pour le dessin.

Un graphisme en noir et blanc, tout aussi obsessionnel que le thème principal. Les expressions sont magnifiquement travaillées, les gros plans et les rares scènes coloriées (les moments de pseudo-extase des pseudo-amants…) sont saisissantes de force et de malaise. Les pensées obsessionnelles de Marcel sont souvent environnées de flammes ou de multiples yeux…

Par exemple dans la page 53 :

« Tu es si pressé que ça de savoir où elle va se fourrer ?

Tu le sais

Tu le sais très bien

Comment ça se passe

Tu ne peux rien n’y faire »

Je vous mets au défi de commencer cette BD et de la suspendre en cours de route. Le lecteur est lui aussi enfermé dans la spirale de la jalousie.

Un thème superbement traité. Les cauchemars, la paranoïa pour Marcel,  mais aussi pour ses proches.

Marcel, sans cesse, se parle à lui-même : se rassure et s’angoisse en même temps. Des pensées de plus en plus erratiques, obsessionnelles…

Des soupçons toujours plus écrasants, en boucle dans la tête. Et en même temps, les souvenirs de moments heureux qui alimentent l’obsession. Lucidité et torture.

Une longue descente aux enfers, une progression dramatique et graphique hors pair !

Une folie possessive et destructrice qui atteint bien sûr Odette. Elle aime son mari et comprend sa souffrance. Elle lui promet donc de rester en permanence à l’hôtel…

« Regarde mes yeux, ils sont jolis mes yeux, hein ! C’est à cause de toi que j’ai pleuré tout l’après-midi ! »

Mais cela ne suffira pas….

Une illustration intense et expressionniste de la folie destructrice de la jalousie.

Premier roman graphique de Nicolas Badout : un coup de maître !

 

Extraits

« Ils ont fait leurs cabrioles. Pas vu pas pris. Cabriole et Cabriolet. Hé Hé ! Puis il l'a déposée chez sa mère. Ni vu ni connu. Ça explique tout. »

« Une lettre

Et elle y va

Et comme par hasard elle part

Pas chez sa mère, nan,

Lui. Pas se mère

Certainement pas elle

Elle vient quand il lui dit de venir

C’est comme ça

Je n’y peux rien

C’est comme ça

Elle accourt »

 

« Tu es si pressé que ça de savoir où elle va se fourrer ?

Tu le sais

Tu le sais très bien

Comment ça se passe

Tu ne peux rien n’y faire »

 



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