💙💙💙💙💙
Un procès décisif pour la légalisation de l’avortement en 1975.
📌 1972 - Marie-Claire Chevalier, une jeune fille de 16 ans est dénoncée par son propre agresseur pour avoir avorté. Elle passe en jugement avec sa mère, accusée de complicité car elle l’a soutenue et aidée. Rappelons qu’en 1972, l’avortement est interdit et puni, comme un délit.
Marie-Claire sera défendue par Gisèle Halimi.
📌J’ai senti la scénariste très inspirée et révoltée par la détresse de la Marie-Claire et celle toutes les femmes qui ont subi le même sort.
- Révoltée devant l’incompréhension des magistrats, voire leur mépris face au viol d’une ado de 15 ans : « Monsieur le Procureur…Cela vous paraît invraisemblable qu’une jeune fille de 15 ans ne porte pas plainte pour viol ? Quelques notions de psychologie élémentaires semblent vous avoir échappé ! La première urgence pour une femme violée, c’est d’effacer les traces !
Car elle a honte, Monsieur le Procureur, elle a honte ! »
- Révoltée face à l’injustice sociale. Les femmes qui ont les moyens partent à l’étranger pour se faire avorter en toute sécurité, les autres se débrouillent souvent au détriment de leur santé, voire de leur vie. « Monsieur le Président, c’est toujours la même classe qui est frappée ! Celle des femmes pauvres, vulnérables, économiquement et socialement. Cette classe des sans-argent et des sans-relations. »
Carole Maurel accompagne admirablement le propos par des fonds différents selon les situations, et surtout des expressions saisissantes de vérité.
J’avais déjà apprécié son dessin lors de la lecture de Nellie Bly.
📌Un récit parfaitement documenté :
- Le manifeste des 343 en 1971 - 343 femmes, à l’initiative de Simone de Beauvoir, déclarent dans le Nouvel Obs avoir eu recours à l’avortement. Elles demandent sa légalisation.
- En juillet, Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir créent « Choisir » :
« Pour une contraception libre et gratuite
Pour l’abrogation de la loi répressive de 1920
Pour aider à assurer la défense gratuite des personnes poursuivies pour avortement. »
- Le procès politique fera date dans la lutte pour la légalisation, car il va interpeller l’opinion, les intellectuels, les politiques.
Rappelons que Gisèle Halimi fait intervenir, entre autres, Simone de Beauvoir, Jacques Monod, Delphine Seyrig, Michel Rocard…
« Ce jugement est un pas irréversible … vers un changement de la loi. »
📌 Bien sûr, c’est un épisode essentiel dans la lutte des femmes mais c’est aussi, grâce à l’autrice, un beau récit sur l’amour maternel, sur la solidarité et l’engagement des femmes.
Merci aux autrices de m’avoir rappelé cette histoire.
« N'oubliez jamais
qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les
droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis.
Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »
Simone de Beauvoir
Extraits :
📌 « Un enfant, c'est un choix ! L'avortement doit être un droit ! »
📌 « Ce n'est pas l'avortement qui tue. C'est l'absence de loi. »
📌 « Monsieur le Procureur…
Cela vous paraît invraisemblable qu’une jeune fille de 15 ans ne porte pas plainte pour viol ?
Quelques notions de psychologie élémentaires semblent vous avoir échappé !
La première urgence pour une femme violée, c’est d’effacer les traces !
Car elle a honte, Monsieur le Procureur, elle a honte ! »
📌 « Monsieur le Président, c’est toujours la même classe qui est frappée ! Celle des femmes pauvres, vulnérables, économiquement et socialement.
Cette classe des sans-argent et des sans-relations. »
📌 « Si la femme pouvait au moins planifier les naissances, cela lui laisserait beaucoup de liberté sur tous les plans, et elle pourrait se poser en rivale de l’homme, professionnellement.
Pour éviter que cela se produise, il s’agit donc d’imposer la maternité à la femme, contre son gré. Pour cette raison, depuis que la contraception existe, on n’a jamais essayé d’en faciliter la pratique. Chaque année, un million de françaises se font avorter. »
📌 « Ce jugement est un pas irréversible … vers un changement de la loi. »
📌 « D’abord,
monsieur le juge, je veux dire que je ne me sens pas coupable.
C’est votre loi qui est coupable. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire