dimanche 26 janvier 2025

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Cette BD aborde avec beaucoup de franchise et de sensibilité, le concept du plaisir, du désir de la femme.

Un texte riche car c’est aussi une recherche de sens, d’identité : de quoi, de qui j’ai vraiment envie. Quelles traditions, quelles images, je m’impose à partir d’un vécu familial, d’images stéréotypées de la femme. Je suis moi et unique : il me faut rechercher qui je suis et comment je veux orienter ma vie.

« N’obéir qu’à mon désir. » d’être qui je suis, de faire ce que je veux.

C’est aussi une réflexion passionnante et authentique sur le couple.

📌Automne 2018 – Alix, la narratrice a 21 ans.

Elle est sur un petit nuage :  Elle emménage avec l’amour de sa vie, Lucas, obtient un CDI dans une agence de Com et voit sa première BD éditée, « ne m’oublie pas »

Une belle réussite mais le corps lâche : plus de 70 h de travail par semaine, il dit « stop ».

De plus, les rapports avec Lucas deviennent de plus en plus douloureux et il lui faut consulter. Après bien des visites chez différents spécialistes, elle comprend qu’il s’agit d’une affection, le vaginisme : la contraction involontaire du plancher pelvien lors d’une pénétration.

« Qu’est-ce qu’on est censé faire quand ce qui est présenté comme le truc le plus plaisant au monde, devient le truc le plus déplaisant au monde ? »

S’y ajoute la culpabilité de refuser du plaisir à Lucas : « La culpabilité est immense et me broie »

Suivie par un kiné, qui agit sur le physique, une sexologue et une psy EDMR, qui cherchent la source de cette contraction involontaire, elle guérit mais le désir est toujours absent.

Les séances chez le kiné sont dures : « Tous ces sacrifices pour pouvoir être pénétrée de nouveau. Pouvoir assumer mon rôle de femme tel qu’il a été décrété. »

La sexologue insiste sur le mental, « sur les fausses croyances ». Tout ce qu’on croit être obligée de faire quand on est une femme

Graphisme violent, coloré, rose dur fond noir qui accompagne les fausses croyances. « Ne montre pas que t’aimes pas, faut être un bon coup. »

Le désir revient avec un partenaire d’un soir, Adrien.

📌 Dans la seconde partie, « Guérir », elle fantasme sur la possibilité de revoir Adrian

« J’ai du désir pour quelqu’un d’autre, pourtant ça ne change rien à l’amour que j’ai pour Lucas. »

Cette seconde partie pour Alix est la recherche de sens. Elle s’est trop longtemps contrainte. Elle a envie et besoin, de lâcher les vannes de sa tête et de son corps.

« J’ai envie de jouer avec le feu. Me sentir vivante. Me mettre en danger. Repousser les limites. Tenter le diable »

« N’obéir qu’à mon désir. »

Avoir plusieurs partenaires, quand on est en couple, c’est compliqué ( euphémisme) même si chacun a choisi l’amour libre.

« J’ai envie de faire de Lucas, mon partenaire de vie, celui avec qui je construis le quotidien. Je l’aime. Je voudrais qu’on CHOISISSE  d’être ensemble ; par plaisir, pas par habitude.

C'est encore plus compliqué quand Alix décide de raconter son histoire et leur histoire... 

Un texte autobiographique bouleversant, sincère et courageux porté par un graphisme percutant, varié et expressif.

BD lue dans le cadre du Prix Public France TV d’Angoulême 2025.
Merci aux éditions Le Lombard  pour cette belle découverte.

 

Extraits

 « J’ai envie de faire de Lucas, mon partenaire de vie, celui avec qui je construis le quotidien. Je l’aime. Je voudrais qu’on CHOISISSE  d’être ensemble ; par plaisir, pas par habitude.

"C’est tellement injuste d’exiger d’une seule personne de nous combler sur tous les plans : romantique, amical, sexuel, humour, valeurs, avenir…"

 « Ça ne se diagnostique pas, le chagrin. »

 « N’obéir qu’à mon désir. » d’être qui je suis, de faire ce que je veux."

« Alors, j’ai fait un truc fou… Un truc que je ne fais pas assez… J’ai exprimé ce que je ressentais vraiment. »

« Qu’est-ce qu’on est censé faire quand ce qui est présenté comme le truc le plus plaisant au monde, devient le truc le plus déplaisant au monde ? »

 « La culpabilité est immense et me broie »

 « Ne montre pas que t’aimes pas, faut être un bon coup. »

 « J’ai du désir pour quelqu’un d’autre, pourtant ça ne change rien à l’amour que j’ai pour Lucas. »

 « J’ai envie de jouer avec le feu. Me sentir vivante. Me mettre en danger. Repousser les limites. Tenter le diable »

 « N’obéir qu’à mon désir. 

 « Je garde tout ça enfoui, par e que je n’ai pas le droit de me plaindre, vu que tout me réussit. »

 

 Alix d’adresse à elle-même durant un rapport douloureux

« C’est normal  d’avoir mal. C’est normal de ne pas jouir à chaque fois, ( jamais en fait). C’est normal de devoir se forcer un peu (…). Entre nous rien n’a changé donc le problème vient de toi. »

 « Mon corps est vide. »

 « Qu’est-ce qu’on est censé faire quand ce qui est présenté comme le truc le plus plaisant au monde, devient le truc le plus déplaisant au monde ? »

 « Je n’ai jamais autant été obsédée par le sexe que quand je n’avais aucune libido. »

 « Tous ces sacrifices pour pouvoir être pénétrée de nouveau. Pouvoir assumer mon rôle de femme tel qu’il a été décrété. »

« Ne montre pas que t’aimes pas, faut être un bon coup. »

 « J’ai du désir pour quelqu’un d’autre , pourtant ça ne change rien à l’amour que j’ai pour Lucas. »

 « Cette nuit-là, j’ai goûté au plaisir d’obéir à son désir. Il n’y aurait pas de retour en arrière. »

 « J’ai envie de jouer avec le feu. Me sentir vivante. Me mettre en danger. Repousser les limites. Tenter le diable »

 « A Berlin, je goûte une liberté folle. Être dans une ville inconnue, c’est être qui on a envie d’être. »

 « Alors, j’ai fait un truc fou… Un truc que je ne fais pas assez… J’ai exprimé ce que je ressentais vraiment. »

 « Je n’ai plus mal. Je n’ai plus peur. Je n’ai plus honte. Je n’ai plus d’attentes. Je n’ai plus de regrets. Et je m’amuse comme une folle. »

 « Longtemps, j’ai désiré le désir au lieu de désirer le plaisir. Et je me suis évertuée à exécuter des schémas…Afin d’être celle qu’on attendait que je sois. »

 

Pourquoi le plaisir demande-t ’il autant de courage ? parce qu’il exige d’être sincère…. Et d’inventer une route que personne n’avait tracée pour vous. »

 

 

 

 

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