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📌 1967 – Berlin Est. Hannah et Judith ont 6 ans lors de leurs premières rencontres, et tout de suite, le lien affectif est scellé.
Une amitié instinctive et sensuelle: « Elles partagent un seul courage, l’échangent en resserrant leurs doigts au creux des mains qu’elles se tiennent. Hannah et Judith parlent une langue de pouces et de paumes. D’une pression légère, elles disent, je suis là. »
Mais le père de Judith, cadre fervent de la Stasi cherche à exclure Hannah et surtout sa mère célibataire, qu’il trouve trop libre et trop critique.
On suit ces personnages et d’autres, sur une vingtaine d’années.
L’espace de temps nécessaire pour bien montrer de l’intérieur, Berlin Est, la RDA et son régime totalitariste, la vie quotidienne des habitants.
📌 Et de fait, le roman rend bien compte :
- De la misère de la population, même si les mots des politiques les habillent de paillettes et de fausses promesses.
- De la lâcheté des individus face au régime.
Comme la mort de cet enfant turc. « Et puis, un gamin s’était noyé. Cent fois, on aurait pu le sauver, cueillir son petit corps à la surface de l’eau. Personne n’avait eu le courage de violer la frontière. Derrière l’absurdité, la mort qui frappe. »
- De la révolte qui monte petit à petit et gronde.« Tous ces mots qu’on pensait interdits, les voilà répétés jusqu’à l’étourdissement, gagnant toujours un peu plus de terrain, (…) Dans les yeux de ceux qu’il interroge, une rage a remplacé la peur, une nouvelle ardeur. Les voilà qui répondent, menteurs éhontés au lieu de se pisser dessus. »
📌 Un bel hommage à l’amitié : même dans des conditions extrêmes, les liens forts et profonds perdurent. Même si je ne me suis pas attachée aux personnages, peut-être car l’analyse psychologique manque de profondeur.
Cela n’empêche, c’est un bon roman ne serait-ce que par la qualité de l’écriture. Richesse du vocabulaire, fluidité des phrases.
Merci aux éditions Gallimard pour ce bon moment de lecture !
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