jeudi 29 août 2024

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« Vous me connaissez. Un petit effort, souvenez-vous. Le vieux qui joue sur es pianos publics, dans tous les lieux de passage. »

 Pourquoi un vieil homme, Joe, talentueux pianiste, s’astreint-il à jouer dans tous les lieux de passage, parmi des voyageurs pressés et indifférents ? Il joue dans les gares, les aéroports, là où il est possible de retrouver quelqu’un ou peut-être une personne en particulier…

 🎵Il revient sur son histoire en insistant sur son enfance.

1969 – Il est déjà adolescent quand il perd ses parents et sa petite sœur dans un accident d’avion. Désormais, il est « orphelin comme on était lépreux, phtisique, pestiféré. Incurable. » Balloté entre centres et familles d’accueil, il finit par échouer à l’orphelinat, Les Confins.

Un bagne plutôt. Dirigé par l’abbé Sénac, tordu et vicieux, sous des allures aimables et surveillé par Grenouille, cruel et sadique.

Mais comme dans tous les milieux, même les plus durs, Il retrouve aussi l’émotion et l’espoir en donnant des cours de piano à Rose, une jeune fille aisée de la région, qui habite temporairement près de l’orphelinat. il retrouve la lumière avec l’amitié de Sinatra, Edison, La Fouine, Souzix et Momo dans La Vigie, leur organisation secrète et nocturne.

 Jusqu’au moment où…

🎵 Le scénario est tendu, l’émotion palpable, et les pages se tournent toutes seules. Mention spéciale pour la scène dans le tunnel qui m’a bluffée. Mention spéciale aussi pour l’amitié indéfectible entre Joe et Momo. Un gamin que Joe protège et que j’ai trouvé particulièrement crédible et émouvant.

De plus l’écriture est juste, simple, rapide, très évocatrice. Les images défilaient sous mes yeux, en même temps, que les lignes.

🎵 Les thèmes présentés suscitent la réflexion :

- La puissance de la musique. Entre jouer d’un instrument et faire jaillir l’émotion, il y a un fossé. Enfant, Joe va le comprendre avec son maître pianiste, Monsieur Rothenberg.

« Pour tout le monde, je jouais bien. (…) Mais tout le monde n’avait pas entendu le vieux Rothenberg. Quand lui touchait le piano, il racontait la douceur du Rhin un soir de printemps, les nuits de Vienne et celles du Heiligenstadt, bleu feu d’artifice, noir désespoir, le silence qui gagne, tout ce que Ludwig (Beethoven) lui avait confié. Je ne racontais que ma médiocrité à ceux qui voulaient l’entendre.»

- L’absence de manichéisme : les enfants sont maltraités mais sont cruels également entre eux. Et plus les adultes sont sadiques et injustes à leur égard, plus ils reproduisent ce fonctionnement.

« Un nouveau arriva, un gosse de cinq ans ébouriffé qui regardait autour de lui avec un étonnement perpétuel. Le lendemain, il était cape de pisse, grelottant dans la cour, plus étonné encore. Et que firent mes amis en le voyant passer, jaune et transi, devant la fenêtre ? Ils se moquèrent de lui, bien sûr, Souzix plus fort que les autres. Je vous ai dit que ce n’étaient pas des saints. »

- La force d’un véritable amour. L’attente de l’autre en sachant que cette union des âmes durant l’enfance, est définitive et scellée.

Espoir et nostalgie.

« C’est à cette époque que je commençai à jouer sur tous les pianos possibles, par toutes les portes, toutes les fenêtres ouvertes où elle pourrait m’entendre. »

🎵 J’ai adoré ce roman, l’écriture douce mais percutante, l’histoire bouleversante.

J’avais infiniment aimé « Veiller sur elle » mais je préfère encore « Des diables et des saints. »

 

 

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