mardi 25 juin 2024

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16 octobre 1799 – Un huit clos entre Barras, membre prédominant du Directoire et le général Bonaparte, juste de retour de sa campagne d’Égypte.

Retours fréquents sur les années précédentes permettant de bien resituer et comprendre cette confrontation entre ces deux fins politiques.

Confrontation essentielle puisqu’elle débouchera sur le coup d’état de Bonaparte du 18 Brumaire, le 9 novembre 1799.

📌Ce livre fonctionne comme une pièce de théâtre : unité de temps, de lieu et de personnages. Puisque la journée commence à 13 h 30 pour s’achever à 0 h 55. Une journée d’affrontements entre Barras et Bonaparte, qui rassemble la quintessence et la complexité des relations dominant/dominé. Tantôt l’un tient le manche, et quelques minutes plus tard, l’autre a repris l’avantage.

Qui va gagner dans cette joute verbale, et quelquefois physique ?

L’ainé (Barras), roué jusqu’au bout des ongles, qui survit à toutes les crises ou le plus jeune, qui ne cède pas grand-chose en matière politique, à l’expérience du plus ancien ?

En sachant que cette journée sera décisive dans la suite des événements.

Ils possèdent de nombreux éléments en commun : ce sens inné de la stratégie politicienne mais également celui de l’amour de Joséphine, qui embrase leurs bas-ventres respectifs.

Et si finalement, la victoire se comptait avec Joséphine ?

Dans quel camp, va-t-elle se situer ? Sur qui, va-t-elle parier ?

« Rose aimait le luxe, plus que tout, elle ne pouvait plus s’en passer.  Barras sourit. Elle n’aurait pas d’autre choix que de lui obéir, si elle voulait conserver tout cela. Un plan avait germé dans l’esprit du directeur. Il ramènerait ses brebis égarées dans le droit chemin. Comme toujours, il tirerait les ficelles. Les époux Bonaparte le serviraient encore. Après tout, il les avait bien fabriqués. »

La ferveur populaire pour Bonaparte sera-t-elle un élément décisif contre le vieux Barras, « Le roi des pourris… c’est comme ça qu’on surnommait Barras dans le secret des salons jacobins. »

 

📌J’ai bien aimé  pour deux raisons essentielles 

- La forme très judicieuse, imaginée par Serge Hayat : rassembler en une seule journée, tous les éléments de personnalité et de décision entre les deux hommes. Il en ressort une densité particulière dans le récit. Une vraie partie d’échecs !

- La fluidité et la facilité de ce roman historique

📌J’ai moins aimé l’analyse de la personnalité de Joséphine. Bien sûr, c’est une femme légère, soucieuse de sortir des affres de la Révolution, de s’amuser. Mais le trait, lourd et caricatural, la présente comme une nympho.

📌 Un excellent moment de lecture qui m’a permis de me replonger dans l’étude de cette période tellement passionnante, notamment avec les écrits de l’historien Jean  Tulard, « le maître des études napoléoniennes ».

Merci à Babélio et aux Editions de l’Observatoire

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