mercredi 1 mai 2024

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Coup de cœur et admiration pour l’illustration en BD du beau roman autobiographique de Gaël Faye, Prix Goncourt des Lycéens en 2016.

Franchement j’étais sceptique. Réussir encore à séduire les lecteurs qui ont lu le roman  était une vraie gageure…. 

 

L’histoire : Gaby et Ana sont deux enfants franco-rwandais, exilés au Burundi. Ils  font partie de familles aisées, à l’abri au fond de leur impasse, comme leurs voisins, bien loin de la misère ambiante. Un microcosme de bonheur et d’insouciance.

Leur mère rwandaise, Yvonne, supporte de moins en moins cet aveuglement, et encore moins celui de son mari, qui est français : « Moi je connais l’envers du décor, ici. Quand tu vois la douceur des collines, je sais la misère de ceux qui la peuplent »

Si leurs parents se déchirent,  ils observent  sans bien comprendre, sans juger.  Ils prennent la situation comme elle est.  Les jeux, l’innocence de l’enfance…

Le coup d’état au Burundi met un terme à leur insouciance : les coups de feu sont proches, il faut dormir dans le couloir pour éviter les balles perdues.

Chez leur voisin rwandais, les Tutsis se font massacrer par les Hutus. Leur mère Yvonne, sans nouvelle de sa famille, décide de les chercher au Rwanda.

Les enfants comprennent que leurs cousins rwandais sont en danger. Que leur est-il arrivé, sont-ils toujours vivants ?

Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est la situation vue par les yeux d’un enfant. La perception de la haine et l’incompréhension…

Ce qui est particulièrement bien rendu également, est le contraste très marqué entre la première partie consacrée aux jeux, aux amitiés des enfants, et la seconde terrifiante, avec les coups, la peur, les morts. Hommes, femmes, enfants, sans discernement.

Le retour du Rwanda de leur mère, Yvonne, est lui, sidérant et incarne toute l’horreur du génocide.

Rappel historique : un million de victimes en 3 mois…

Parenthèse : la carte qui montre précisément les deux pays ( Rwanda et Burundi ), permet de mieux comprendre le titre : deux pays, bien petits face à leurs voisins congolais, tanzaniens, ougandais et soudanais.

Un scénario absolument maîtrisé, un dessin très expressif, fluide, en parfaite harmonie avec le texte, admirablement colorisé.

Je connaissais bien le roman de Gaël Faye mais je sais déjà que je vais relire cette BD car je suis sans doute passée à côté de beaucoup d’éléments.

Une BD qui sublime le texte originel !

 

 

 

 

 

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