mercredi 10 janvier 2024

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Un bel hommage à Johan-Ludwig Burckhardt, explorateur suisse en Orient pour le compte des britanniques.

 

1817 - Le Caire – l’enterrement d’Ibrahim, Cheikh  Ibrahim

1806 - Londres

La concurrence franco-britannique est à son paroxysme en matière d’expansion. Les anglais craignent les ambitions de Napoléon 1er, souhaitent s’étendre en Afrique et en Orient et recherchent un émissaire.

Un défi dangereux bien connu des dirigeants anglais de l’association africaine :

 « Qui serait assez fou pour s’enfoncer seul dans des régions peuplées de sauvages, où aucun blanc n’a jamais mis les pieds ? »

Burckhardt sera cet homme.  Seule solution : se fondre totalement parmi les autochtones pour recueillir un maximum d’infos sur des contrées ou des sites encore inexplorés.

Pour cela, il se familiarise avec la langue arabe et devient   « Cheikh Ibrahim Ibn Abdallah, marchand indien envoyé par la Compagnie des indes Orientales auprès de son agent, consul britannique à Alep. » il réussit en partie car beaucoup ne sont pas dupes et savent qu’ils ont affaire à un occidental.

C’est un explorateur curieux, mais surtout un amoureux du Proche et Moyen Orient. Passionné aux dépens de sa propre sécurité.

Car les dangers sont nombreux pour mener à bien sa mission : pistes dangereuses, conflits entre les tribus, guides peu sûrs, risques de maladies…

Son périple parmi les bédouins, les chefs de tribus, le mène de Malte au Caire, en passant par Palmyre, Damas, Tibériade, Nazareth.

C’est lui qui redécouvre Pétra  et les temples d’Abu Simbel, encore enfouis dans le sable. Le premier à faire le pèlerinage de la Mecque.

Un scientifique qui tient à cœur de rendre compte de ses découvertes et qui envoie régulièrement ses notes précises en Angleterre.  Ses publications sont nombreuses et détaillées.

Un personnage singulier, passionné, obnubilé par ses découvertes, au point de ne même plus prendre en compte sa vie et celle de ceux qui l’entourent.

Comme le démontre particulièrement bien cet épisode émouvant de l’enfant esclave rattaché au service d’Ibrahim. Un seul objectif : découvrir, ouvrir des voies et rendre compte.

Une histoire réelle particulièrement bien documentée. En cela, elle m’a intéressée et j’ai cherché ensuite à en savoir plus sur internet. Dommage d’ailleurs, de ne pas avoir davantage expliqué à la fin de l’ouvrage, la vie et les apports de Burckhardt.

J’ai adoré le graphisme. Non pas celui des personnages, mais celui des paysages, tant ceux du désert que des villes. Un dessin travaillé, précis dans les tons jaunes, ocre.

Mention spéciale pour la planche de la page 91 sur Pétra. Pour y être allée, j’ai ressenti le même choc, le même émerveillement  en découvrant la splendeur, la grandiosité du site par la  grande faille rocheuse verticale qu’en étant confortablement assise à lire ce récit.

Pétra, que les autochtones considéraient comme maudite, habitée par des Djinns (esprits malfaisant dans le monde arabe)

Idem pour la planche de la page 114 – Abou Simbel – les monumentales statues d’Osiris, Isis, Horus, sublimées par le dessin d’Alexis Vitrebert.

D’autant plus que ces pages contrastent avec la grisaille londonienne.

Certaines cases sont d’ailleurs  de véritables aquarelles. Graphisme somptueux  et surtout tellement réaliste !

Un récit passionnant porté par un superbe graphisme.

 

Merci à Netgalley et aux Editions Delcourt de m’avoir permis de découvrir l’histoire de cet explorateur.

Parution : 17 janvier 2024


1 commentaire:

  1. Hello Domi 🌞 Je viens de lire cet album et je suis d'accord avec toi : les paysages sont à couper le souffle ! Et c'est toujours un plaisir de lire tes chroniques 😃 Bien à toi

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