mardi 21 novembre 2023

                                                                    💙💙💙💙

La pensée positive, ça vous parle ? Vous en êtes un grand adepte ? Ou au contraire, ça vous eneeeeeeerve un max ?

Réponse A ou réponse B, ce 40ème album est pour vous.

Fabcaro aux manettes du scénario, je me demandais bien quel serait le résultat. J’apprécie infiniment l’auteur, mais il est quand même éloigné de l’univers Uderzo / Goscinny…

Et bien, c’est une réussite ! C’est sans doute même l’un des plus proches de l’esprit des deux créateurs. Il a su chausser leurs baskets en conservant sa touche personnelle.

L’histoire brièvement.

Une armée romaine passive et démobilisée. Pas une armée de vainqueurs comme César le souhaiterait. Bien sûr, un conseiller lui présente Vicévertus, adepte de la pensée positive, (disciple du philosophe Granbienvousfas) qui se fait fort de remotiver son armée.

César accepte à une condition : réussir à remobiliser les légionnaires de Babaorum, pour vaincre enfin le village gaulois, renommé « le village des gens différents de toi et moi par leur comportement imprévisible ».

La seconde partie consacrée au couple Abraracourcix / Bonemine est savoureuse : « Nous avons toujours été un couple antique, avec un partage des tâches équitable. Elle faisait le ménage et la cuisine pendant que j’allais manger et rigoler avec les copains. Je ne vois pas ce qu’elle peut me reprocher… »

Avec une balade à Lutèce de Bonemine et Vicévertus, et bien sûr, d’Astérix, Obélix et Abraracourcix. Ce dernier complètement dépressif…

Qui dit voyages, dit tavernes. Vous aimez la nouvelle cuisine ? Pas Obélix : « Oui, alors moi je vais prendre plutôt de l’ancienne, s’il vous en reste. »

J’ai beaucoup aimé l’humour, les jeux de mots mais aussi l’observation très fine de nos travers sociétaux : les excès de la pensée positive, la condition féminine, la facilité de manipulation.

Trop facile ! Elle fonctionne d’ailleurs parfaitement avec les romains, le village gaulois (une palme à Obélix, gros naïf tendre) mais… pas avec Astérix, bien sûr… « Je commence à penser que la bienveillance de ce soi-disant sage endort notre vigilance et nous rend plus vulnérable  aux éventuels assauts des romains… »

Deux presque manquants : Panoramix et surtout Idéfix, pour qui j’ai une tendresse particulière. Cela n’empêche, c’est un vrai moment de plaisir !

Le graphisme de Didier Conrad est parfait, les expressions sont travaillées, les décors précis et les scènes de bagarres très vivantes. Ça fuse de tous les côtés. Uderzo aurai apprécié !

Est-ce un hasard si Vicévertus à la tête de BHL ? Serait-ce le pape de la bienpensance ?

J’oubliais. Connaissez-vous le nouveau nom de la SNCF ? « La Société Nouvelle des Chars et du Foin »

Sans doute le charme de « La madeleine de Proust » : retrouver les plaisirs des premiers albums d’Astérix, quand on était enfants ou ados. 

En tous cas, avec le même duo, je reprendrais bien un peu d’Astérix ! A défaut de potion magique...

 


 

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