dimanche 12 novembre 2023

                                                                   💙💙💙💙


 

Une belle couverture qui suggère immédiatement le Japon, les femmes japonaises et l’intimité de la maison. Elle suscite aussi la curiosité et l’envie de se plonger dans le récit.

Kyoto – les années 50 –

L’histoire de Nori ( Noriko)  jusqu’à l’âge adulte. Une petite fille métisse que sa mère abandonne devant la maison de sa grand-mère avant de disparaître à tout jamais.

Dans cette grande famille noble, cette petite fille est une tâche infâme, qu’il faut dissimuler aux yeux de tous. Une enfant illégitime que la grand-mère confine dans un grenier, bat à l’occasion et qui subit régulièrement des bains de javel pour effacer les traces de métissage.

L’enfant résignée, persuadée d’être coupable est aussi très obéissante.

La situation va changer avec l’arrivée de son demi-frère, Akira, un peu plus âgé qu’elle.

C’est quasiment un huit-clos dans ce milieu aisé et noble où le sens de la Famille est exacerbé, où la dureté, voire la cruauté sont permanentes. Et paradoxalement même si Noriko et Akira se révoltent, ils l’acceptent comme une évidence implacable.

En arrière-plan, le Japon des années 50 où les femmes n’ont que le droit d’être obéissantes et soumises :  « Il est judicieux pour une femme d’apprendre le silence. (…) Une femme aura beau ne posséder aucune connaissance, elle saura au moins se taire. »

Un très beau portrait de femme dessiné avec sensibilité et justesse. Nori, toute sa vie, se sentira coupable car illégitime et noire. J’ai aimé également la psychologie d’Akira, très complexe, car déchirée entre l’amour qu’il porte à sa sœur et le devoir de la Famille. Deux personnages très attachants.

C’est également un regard très lucide sur la dureté de l’éducation japonaise. Parfaitement illustrée et émouvante dans les lettres de la mère de Nori  :« Je dois faire très attention à lui ( Akira) ou bien son père l’abimera. Il dit que je veux en faire un faible, qu’il faut, dès le berceau, lui inculquer le rôle auquel il est destiné.

Mais je veux qu’il soit un soit un enfant heureux. Dieu sait comme les joies de la vie sont rares : je veux qu’il vive une enfance ensoleillée. »

Un thème également intemporel : le poids de l’enfance sur la construction de l’adulte. Trouver la sérénité, l’équilibre ou au contraire à rester lesté d’une charge implacable.

La fin peut paraître surprenante, dérangeante pour nous, femmes occidentales, mais finalement très logique dans la psychologie des personnages.

Une belle fresque dramatique, parfaitement équilibré entre suspens et sensibilité.

Merci à lecteurs.com et aux éditions Harper Collins pour cette découverte.

 

 

 

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