vendredi 3 novembre 2023

                                                               💙💙💙💙


 

Une fable passionnante sur la manipulation politique. Provoquer la peur pour amener la soumission des populations.

« Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes. » Machiavel

Tom est ingénieur, bon niveau de vie, bon niveau d’études. C’est lui qui raconte. A partir d’une situation banale, la voiture et ses dangers potentiels, il  nous entraîne dans une spirale infernale de situations, toutes basées sur la peur des gens, qui le pousse (et qui les poussent)  à rechercher un maximum de protection de l’état, au prix de la liberté individuelle.

« Quand une information qui induit une peur en toi est répétée à longueur de journée dans les médias, ça doit être un signal pour te dire que quelque chose se trame et que c’est certainement à tes dépens. La meilleure chose à faire est alors de prendre du recul et de te demander ce que ta peur peut apporter au pouvoir en place. »

Ce roman-essai est un magnifique mais terrifiant miroir de notre société et du monde qui nous entoure.

Il aborde le rôle de la mondialisation et ses effets délétères sur les salaires,les lobbyings, la pseudo écologie bien rentable, les réseaux sociaux et l’asservissement à l’approbation d’autrui.

Ce qui est bien montré aussi, c’est le confort de croire le discours ambiant, celui de la majorité. Ceux qui s’y opposent sont des paranos dont il faut supprimer les discours sur les réseaux sociaux.

C’est aussi, et c’est sans doute ce que j’ai apprécié le plus, une réflexion sur le sens de la vie. Quand on cherche à se protéger de tout, de tous, on ne vit plus.

« Quand on fait la guerre à la mort, on fait la guerre à la vie, car la vie et la mort sont indissociables. Aucune ne peut exister sans l’autre. »

Une anecdote à propos d’Avicenne, médecin et « prince des savants » au 11ème siècle :

« Mais enfin, Avicenne, vous êtes quand même médecin, vous êtes conscients que boire autant, ça va réduire la longueur de votre vie. »

Réponse d’Avicenne :

« Moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas la longueur de la vie. C’est sa largeur. »

 Je l’ai trouvé très intéressant par sa double construction.

L’histoire du personnage englué par le caractère anxiogène de sa vie, qui le pousse à obéir de plus en plus aux diktats de l’état, et la partie réservée à Christos, son ami grec, qui avec le recul, analyse ce qui se passe et tente de sauver son ami du chaos dans lequel il se retrouve.

Un seul bémol : quelques longueurs et par moments, le discours de Christos, un peu prêchi-prêcha : « Ecoutez-moi, braves gens, avant de sombrer ».

Exceptée cette légère réticence, c’est un excellent roman qui suscite les réflexions, l’esprit critique et le recul sur notre environnement social et politique.

Une réussite !

 

 

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