samedi 11 mars 2023

                                                                     💙💙💙

Quel rapport entre des livreurs à vélo, une styliste dans la mode et un homme de ménage ? A priori aucun sauf peut-être l’envie d’effacer ce qui constitue leur passé.

 

Diesel, Jo et Madjik sont livreurs et bien que conscients de la précarité de leur travail, ils s’éclatent sur leur vélo, en prenant toujours un peu plus de risques à chaque demande de la plateforme qui régit leur vie.

 

Kristell a tout pour être heureuse, sauf qu’elle est seule depuis deux ans après avoir quitté son compagnon et qu’elle se sent coincée par un père vieillissant à qui elle reproche son indifférence à son égard ainsi que son comportement marital dans sa jeunesse.

 

Bassem est un réfugié syrien, commerçant à Alep, dont la vie s’est effondrée le jour où il a rencontré un fanatique qui a tué sa femme, son fils et l’a laissé pour mort.

 

Classiquement, tous ces personnages vont finir par se rencontrer.

On suit les trois histoires en parallèle, par l’alternance des chapitres, afin de respecter l’unité de temps. La part belle est faite aux livreurs, avec un rythme d’écriture rapide, comme les courses à travers les rues parisiennes.

 

On se laisse entraîner par ces vies croisées. Mais, si Julien Cabocel met l’accent sur les trois livreurs, l’histoire de Bassem est la plus touchante et la mieux racontée. La partie syrienne, en très peu de mots, nous plonge véritablement dans l’horreur de la destruction d’Alep.

 

Un seul bémol : pourquoi avoir limité la narration à la première personne, uniquement pour les livreurs à vélo ? Comme il n’y a pas de relation directe avec Kristell et Bassem, on peut avoir le sentiment d’une utilisation factice de ces personnages dans le roman.

 

Malgré cela, ce livre est attachant et plaisant à lire, et le choix de ne pas préciser ce qui va advenir ensuite, alors qu’ils vont se retrouver Place de la Bastille, permet aux lecteurs d’imaginer la suite, avec toute l'incertitude que cela représente.

 

Et comme pourrait dire un (possible) philosophe chinois : « On a beau dire, on a beau faire, quel que soit notre destin, on finira dans le même panier ! »

 

Chronique établie par Gérard G

Lu dans le cadre du Prix Orange 2023.

Je remercie la Fondation Orange et les Éditions Grasset de nous avoir permis de découvrir cet auteur.


 

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