💙💙💙
Le parcours difficile et déterminé d’une « forte en gueule ». C’est ainsi que se définit Karelle, jeune fille congolaise immigrée en France à l’âge de 8 ans.
En faire plus que les autres pour avoir une chance d’ouvrir la petite fenêtre qui aboutira sur son objectif de vie. Exigeant, ardu quand on est noire, immigrée et bientôt marquée de la procédure OQTF (obligation de quitter le territoire français)
Karelle et sa mère Gisèle quittent le Congo où elles sont menacées. En France, pays de la liberté, les hôtels insalubres s’enchaînent. La promiscuité, le manque d’hygiène, les punaises de lit et les cafards font désormais partie de leur quotidien. Il faudra toute la volonté des deux femmes pour sortir de ce cauchemar.
« Relève toi, nom de Dieu, il y va de ta dignité. Et sans vouloir encore se l’avouer, se redresser, fragile et tremblante tout en guettant du coin de l’œil l’étincelle qui déjà rejaillit. Celle de la vie, celle de la détermination. (…) Si on lui demande quel mot de la langue française peut définir au mieux les contours de sa personnalité, elle peut dire : la dignité. »
Le thème est souvent traité. Celui-ci a le mérite de tracer un portrait d’une femme attachante, volontaire, lucide sur elle-même, sur son environnement.
« Grandir, grandir, c’est aussi faire entrer en soi le regard des gens, leurs incompréhensions et leurs jugements de valeur, leur petite perfidie quand ils ne boudent pas leur plaisir de l’avoir vue chuter. Ca lui fera les pattes, ça lui fera du bien , ça l’incitera à plus d’humilité, elle se mettra moins en avant, dorénavant, elle tempérera la confiance qu’elle peut avoir en elle. »
J’ai aimé la prise de position de l’auteure qui salue la volonté d’excellence de son personnage face aux embûches. Un beau portrait de femme volontaire, absolue, servi par une plume aiguisée et passionnée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire