mercredi 9 novembre 2022

                                                                   💙💙💙💙 



Albertine est une petite fille battue et terrorisée par sa mère «  la sorcière », violente, manipulatrice  et névrosée. « Dès que la porte s’ouvrait, je me tassais sous la couverture, un oreiller sur la tête, j’étais terrifiée à l’idée qu’un coup particulièrement violent puisse me fracasser le cerveau. Je doutais beaucoup de sa solidité… »

Albertine est aussi la narratrice du récit, de son enfance et de son adolescence.

Ce qui donne une note  particulière  au récit : le ton n’est jamais grave. Il est naïf, (quelquefois, il nous fait sourire) et terriblement lucide. Elle raconte également les rêves qui lui permettent de tenir. Écrire l’histoire de sa vie, « même si sa vie n’est pas intéressante. »

Le ton est léger mais la souffrance est continuelle et bien réelle : « Cela me donnait envie de mourir pour la soulager, et pour me soulager aussi ; mais comme je n’avais pas encore écrit l’histoire de ma vie, je préférais ne pas mourir tout de suite. » Cette dichotomie permanente est l’un des charmes du récit, comme Isabelle Minière sait si bien le faire, notamment avec « Je suis né laid »

Les souffrances, la mort, d’une part et le détachement de l’enfance, d’autres parts. L’acceptation d’une situation habituelle.

« A chaque fête des mères et à chacun de ses anniversaires, j’ai pensé que le plus beau cadeau que je pouvais lui faire, c’était de mourir. Sa joie, en me trouvant morte dans mon lit. J’ai essayé de me suicider plusieurs fois, en prenant 4 comprimés d’aspirine d’un coup, en dépassant largement les doses n mais ça n’a pas marché. Je me suis réveillée le lendemain, j’ai essayé avec du paracétamol, ça n’a pas marché non plus. »

A ses 18 ans, sa mère la fiche dehors avec pour tout bagage, 3 sacs Ikea et les coordonnées de son père. Peut-être, une nouvelle vie pour Albertine…

Encore une fois, j’ai apprécié le regard si particulier de l’auteure sur l’enfance, sur ses souffrances : réalisme et humour. Mais… Je n’y ai pas retrouvé la force, la puissance de « Je suis né laid » où l’auteure m’a tenue en haleine jusqu’au bout.

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