vendredi 18 novembre 2022

                                                                    💙💙💙💙💙 

Liam habite une maison isolée, dans la montagne, avec sa compagne Ava et leur fils, de presque 6 ans, Aru. C’est un homme de la nature, de la forêt, proche des animaux même s’il les chasse pour manger et faire des provisions indispensable pour l’hiver. Quand il part, c’est pour une bonne semaine, accompagné de son cheval ou de ses deux chevaux. Autant dire que c’est Ava qui s’occupe du petit.

Sauf qu’un jour, en revenant de chasse, il découvre Ava, tuée par un ours, et son fils vivant, caché sous sa mère.

Tout de suite, il se dit qu’il ne pourra plus vivre comme il l’a toujours fait, dans sa montagne, à l’affut de son gibier. Une vie dangereuse et qui va l’être davantage avec et pour le petit garçon.  Il faut donc le confier à son oncle et sa tante.  Mais ils ne veulent pas s’en charger et il faut repartir vers la maison, à plusieurs journées de cheval.

Un huit clos en pleine nature entre le père et l’enfant. Malgré son jeune âge, Aru se débrouille plutôt bien. Comme son père, il aime les loups et chante avec eux, comme le fait souvent Liam. Ce qui le dérange et le déstabilise complètement :

« C’est un matin comme les matins après l’orage, la brume monte de la terre ça fait des embruns des fumées des bancs de brouillard avec la lumière derrière et le soleil arrive. Dans mes yeux il n’y en a pas de soleil et je n’ai pas pardonné à Aru d’avoir chanté la veille, je sais que c’est idiot. N’importe quel père se serait émerveillé, et je suis là mes sourcils froncés ma gueule fermée, les loups, c’est à moi. C’est pareil quand Ava est morte, il y en moi cette colère contre le môme, qui prend nos places qui prend nos rôles et c’est difficile de dire que ce qui devrait me réjouir me donne la rage. »

C’est Liam qui raconte et ce choix de narrateur  est essentiel. Car le ton est envoutant. Le lecteur est dans la tête, dans les tripes de Liam. L’absence des virgules traduit le rythme de ses pensées, de ses accès de douleur, de rage, de désespoir qui le mènent quelquefois au bord d’actes insensés. Et il s’en rend compte. Mélange de lucidité et de folie.

J’ai lu le bouquin d’une seule traite, comme souvent  les récits de cette auteure dont j’apprécie tous les romans. Une action ramassée, dense, une analyse psychologique fine, sans fioritures.

On apprendra aussi la réalité de la mort d’Ava…

C’est une histoire qui se termine relativement bien, comme dans tous les romans de Sandrine Collette  Et ça aussi, j’apprécie. Le frémissement  et le soulagement, une drôle d’aventure en compagnie de Liam et d’Aru, et des deux chevaux

Mention spéciale pour le portrait d’Aru…..  Je ne dis rien, vous découvrirez…

Une parenthèse ou un PS clin d’œil

Un extrait qui m’a fait sourire. L’auteure est une accro des chevaux comme je le suis  et Liam parle d’un de ses deux chevaux : « Ce qui est drôle, c’est que Dark, malgré son nom, il n’est pas du tout noir. Il a une jolie robe dorée comme un renard qui aurait trop grandi et puis une  crinière blonde de fille et des chaussettes blanches aux quatre jambes (je déteste les gars qui disent des pattes, un cheval ça n’a pas de pattes, je le dis une fois pour toutes). Il est beau ce cheval je le regarde juste pour le plaisir je pourrais rester des heures à le regarder et à l’écouter croquer ses brins d’herbe ça me calme. »

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire