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« L’homme du dernier km », c’est lui, Ali Oulkadi.
📌 Le 14 novembre 2015, il reçoit un message d’Hamza, son ami, qui a besoin de lui pour le convoyer quelques km en voiture. Il accepte, l’amitié c’est important pour lui. Mais à côté d’Hamza, il y a Salah Abdeslam, en fuite en Belgique après les attentats du 13 novembre. Salah Abdeslam, il le voit de temps en temps, c’est le frère de son meilleur ami Brahim. La veille, Brahim s’est fait sauter.
Ali ne peut se résoudre à aller à la police, il est sidéré et incapable d’agir. Comment son ami, son frère Brahim a-t-il pu devenir un terroriste ?
« Je porte un secret qui pèse très lourd.
Je suis là sans être là…
C’est le chaos dans ma tête. »
Résultat : il est arrêté, inculpé, emprisonné durant plus de 2 ans, et jugé dans le même procès que Abdeslam pour complicité et association de malfaiteurs terroristes.
📌 Virginie Lorentz poursuit une véritable enquête à son propos et nous la raconte dans un récit prenant qui se lit d’une traite.
- Comment Ali a vécu ces années avant le procès dont 31 mois en prison. 31 mois de souffrances, de questionnements.
- Comment n’a-t-il pas perçu le changement, la radicalisation de Brahim ? Pourquoi n’a-t-il pas réagi quand il a compris la responsabilité de Salah Abdeslam ?
« Qui était au courant de la double vie de Salah et de Brahim ?
Sur le compte de combien de personnes, me suis-je trompé ?
Y en a combien d’autres qui m’ont enfumé ?
Pourquoi, j’ai pas réussi à aller tout raconter au commissariat ?
- Comment vivre et continuer à vivre avec cette étiquette de Terroriste sur les épaules ?
📌 Ali est marié, aimant avec sa femme et ses deux enfants, fidèle à ses amis et modéré en toutes circonstances. Très marqué par les témoignages des victimes ou de leur famille durant le procès. Durant les pauses lors du procès, la honte et la peur l’isolent. Quand des familles de victimes le rejoignent pour parler avec lui, il se sent revivre.
📌 Virginie Lorentz pose deux questions essentielles :
- Lors des procès qui font du bruit, il y a toujours des dommages collatéraux. L’opinion publique, les médias, la police, la justice ont besoin de « ratisser large » pour ne laisser aucun coupable en dehors du spectre. Surtout quand les coupables sont morts. Et quelquefois, dans le filet, se trouvent des hommes pris dans la nasse. Présent au mauvais endroit, au mauvais moment…
- Et surtout, elle pose la question de la radicalisation, invisible aux proches.
Tous ceux qui se radicalisent apprennent le processus complexe de la dissimulation. Elle porte même un nom : la taqiya.
Ne rien montrer, ne rien changer à ses habitudes, toujours trouver des excuses plausibles aux absences, aux séjours à l’étranger.
📌 Une BD passionnante qui a choisi un angle d’attaque original pour les attentats du 13 novembre 2015 : choisir le sort d’un inculpé, de « seconde zone ». Complice radicalisé et dissimulateur ou totalement innocent ?
Merci à NetGalley et aux Éditions la Boîte à bulles.
Extraits
📌 Page 13
« Je porte un secret qui pèse très lourd.
Je suis là sans être là…
C’est le chaos dans ma tête. »
📌 Page 21
« Mon pote, mon frère, il avait une double vie. »
📌 Page 37
« Et ce manque s’accompagne de questions lancinantes.
C’est une bonne famille, les Abdeslam, comment est-ce qu’ils ont pu se retrouver embarqués là-dedans ?
OK, Salah, il devait changer de voiture puisqu’il avait passé un contrôle de police…
Mais pourquoi, m’appeler moi ? Il a plein de potes !
130 morts… Pourquoi je n’ai pas réussi à aller au commissariat ? Et pourquoi, je n’ai rien vu avant ??
📌 Page 52
« Qui était au courant de la double vie de Salah et de Brahim ?
Sur le compte de combien de personnes, me suis-je trompé ?
Y en a combien d’autres qui m’ont enfumé ?
Pourquoi, j’ai pas réussi à aller tout raconter au commissariat ?
📌 Page 88
_ « Deux fils morts pour L’islam, il a de quoi être fier.
_Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tuer, c’est interdit dans la religion, se suicider aussi !
Mais il ( Brahim) avait une connaissance de la religion tellement faible et approximative qu’on ne le prenait pas au sérieux. »
📌 « Quand on tape mon nom sur un moteur de recherche …
On tombe immédiatement sur les attentats. »






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