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Retour nostalgique et autobiographique des années 1997 à 2006, à travers l’histoire des consoles de jeux.
💾 Un roman intimiste, centré sur ses souvenirs, ses émotions personnelles, où l'auteur évoque son père Jacky et essaie de comprendre son départ.
Une narration semblable à son premier roman percutant « les enfants endormis ». Tant dans la construction : historique et souvenirs. Que dans le traitement du sujet : autobiographie sur la même période, centrée davantage sur son père.
💾 Les points forts :
- Quand les consoles de jeux marquaient le rassemblement de plusieurs générations. C’est le cas avec l’auteur, son frère, leur père et leur oncle. Des moments forts et essentiels de cohésion familiale.
- Comment comprendre après ces moments d’union et d’amour partagées que son père s’éloigne progressivement puis définitivement ? Qu’est ce qui a provoqué son départ ?
Comment ne pas se sentir coupable ? « J’étais persuadé que le départ de mon père avait quelque chose à voir avec nous »
- En même temps, réflexion entre la mort virtuelle et la vraie mort. Celle de son oncle Désiré mort du sida ainsi que sa cousine, Emilie.
« La mort dans notre monde semblait autrement plus définitive que dans celui des films et des jeux vidéo. »
- Un retour intéressant sur la genèse des consoles et ce qu’elles indiquent de l’évolution de la société.
La bulle d’oxygène que représentaient les consoles dans une famille conservatrice :
« Sega Mega Drive
Elle était devenue notre échappatoire. Elle seule pouvait nous permettre d’oublier ce village. (…), notre dernière chance de nous soustraire à cette étroite vallée de l’ennui. »
💾 Le point faible
La trop grande ressemblance entre les deux romans successifs de l’auteur. Une impression de « déjà lu » qui empêche de gouter tout le sel de « Jacky »
💾 Une image intéressante et intime en même temps de la société des années 90 – 2000
Merci à NetGalley et aux éditions Grasset
Extraits
💾 « Mon père a disparu en l’espace de trois consoles de jeux. »
💾 « Mon père venait d’ouvrir un monde sous nos yeux »
💾 « Dans cet espace vacant de la boutique, délaissé par un frère qui regardait au loin, mon père a enfin trouvé une faille dans laquelle se glisser afin d’exister dans l’ombre de Désiré et d’imposer son prénom pour porter l’avenir de la famille : Jacky. »
💾 « Tandis que son frère Désiré fauchait dans la caisse du magasin pour alimenter sa consommation d’héroïne, mon père attendait sa première paie pour investir dans l’une des toutes premières consoles de l’histoire »
💾 « Ce qu’ils voulaient dire lorsqu’ils parlaient d’un « Jacky ». Ils me répondirent que c’était le genre de beauf de la campagne qui roule dans des voitures bricolées avec des tas de gadgets à la con. »
💾 « Aux yeux de mon père comme de tous les garçons de la vallée, c’était important d’être fort. On ne devait jamais pleurer, encore moins en public. Il fallait aussi montrer qu’on n’avait pas peur de se battre, qu’on aimait ça même, frapper. »
💾 « Ça voulait dire aimer les garçons, les aimer honteusement, les aimer comme une malédiction pour soi et sa famille. (…) Des pédés. A force d’entendre hurler ce mot au moindre faux pas, à chaque fois que je refusais de me conformer à ce qu’on attendait de moi, je me suis senti secrètement plus proche de ceux qui le recevaient en pleine tête que de ceux qui le crachaient. »
💾 « Game Boy.
Une console de jeux portable tenant dans la poche.
Personne n’avait vu ça venir. C’était dingue. »
💾 « Noël 1995
A douze ans, après avoir toujours fêté la fin d’année selon le même rituel, les choses tanguaient. Depuis la mort d’Emilie et le divorce, nos vies étaient en cours de réécriture. »
💾 « Sega Mega Drive
Elle était devenue notre échappatoire. Elle seule pouvait nous permettre d’oublier ce village. (…), notre dernière chance de nous soustraire à cette étroite vallée de l’ennui. »
💾 La rapidité de l’évolution des pensées
« En moins de deux générations, toute une vallée avait renié ses origines. »
💾 « Personne n’a jamais revu Jacky. Il a disparu avec mes consoles de jeux, avec mon enfance, avec la boucherie de ses parents et avec le village que j’ai connu. (…) Il a abandonné son métier, sa famille et son histoire. Faute d’être parvenu à venger son nom, il l’a enfin trahi. »
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