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Les derniers jours d’un écrivain atypique, Fernando Pessoa.
📘 Lisbonne – 1935 - L’écrivain et poète, Fernando Pessoa est atteint d’une cirrhose, qu’il n’a aucune envie de soigner… Jusqu’au bout, il se balade dans Lisbonne, fume, boit et écrit.
Simao, un jeune pigiste, est chargé de sa nécrologie pour le Dario de Lisboa. Comme il en ignore tout, « il part à sa découverte en rencontrant les gens qui l’ont connu… »
Entre les recherches de Simão, le présent et les souvenirs de Fernando, on découvre un personnage complexe, torturé, infiniment solitaire.
📘 L’auteur s’est concentré sur la personnalité de Pessoa plus que sur son œuvre. Je sais que cela a gêné de nombreux lecteurs mais pas moi. L’auteur est tellement atypique, hors du temps, que j’ai apprécié cette recherche de compréhension et de sens.
Un homme marqué par le décès de son père quand il était enfant. Fragile, mal à l’aise face aux autres : « Je suis né sans carapace. »
Un écrivain qui a souvent recours à des pseudos pour ses parutions. Bien plus que des pseudos, il s’agit plutôt de personnalités qu’il emprunte, derrière lesquelles il se cache et se protège. Les hétéronymes, « les amis imaginaires »
« Pessoa en lui-même n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il y a lui et tous les autres… (…) Il lui arrive de publier sous des noms d’emprunt. (…) Il est persuadé que ces personnes existent, et qu’il serait une sorte d’agent littéraire à leur service. »
Un homme solitaire et pluriel à la fois. Un drôle de bonhomme…
« La solitude me désespère ; la compagnie des autres me pèse » Fernando Pessoa. « Le livre de l’intranquillité »
📘 Le graphisme est juste et précis.
Pessoa âgé de 47 ans, en paraît 60. Un vieux monsieur au teint jaune, aux sourcils broussailleux, aux grosses lunettes rondes de myope, affublé en permanence d’un chapeau melon. Il ne respire ni la santé, ni la joie de vivre et cela, c’est évident dès la première image.
Il m’a fait penser à un des frères Marx : un Groucho Marx sinistre…
Les expressions des personnages sont parfaitement travaillées et très évocatrices. Les temporalités, les endroits différents sont bien marqués par la colorisation des fonds de pages.
J’ai beaucoup aimé les pages sans texte de Lisbonne, avec le souci des détails et une ambiance nostalgique qui s’en dégage.
💙 Nicolas Barral nous immerge dans la personnalité de Pessoa et c’est une vraie réussite !
Extraits
📘 « Mon refus fera polémique et la polémique est la meilleure des publicités »
📘 « _ Pessoa en lui-même n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il y a lui et tous les autres…(…) Il lui arrive de publier sous des noms d’emprunt. (…) Il est persuadé que ces personnes existent, et qu’il serait une sorte d’agent littéraire à leur service.
_ Et qui sont ces personnes ?
_ Alvaro Campos, le futuriste
Alberto Caeiro, le phénomélogue
Ricardo Reiss, le classique exilé au Brésil.
Cette liste n’étant pas exhaustive. »
📘 Souvenir d’enfance – décès de son père quand il est enfant
« Et si nous interrogions le ballon, il nous dirait qu’il était le dernier cadeau que le père de l’enfant lui avait fait avant de mourir. (…) Voilà pourquoi, le petit garçon était inconsolable. (…) Toutes ces impressions sont incommunicables sauf si nous en faisons de la littérature »
📘 « J’avoue que j’ai un peu perdu le fil des ses expérimentations, jusqu’à son dernier livre, où il est enfin redevenu… lui-même.
Les hétéronymes n’étaient pas ma tasse de thé. Peut-être que son génie tient-il justement à ce transformisme littéraire. »
📘 Sur son lit de mort avec Queta
« Je suis soulagé, Queta, j’ai toujours senti qu’il y avait quelque chose de défectueux en moi…
Je suis né sans carapace.
Chaque émotion est comme une allumette grattée sur le tissu sensible de mon cœur.
Une aubaine pour le poète auquel cette infirmité confère le don de voir par-delà les choses. Une plaie pour l’homme dont le moindre mouvement relève dès lors de l’acte d’héroïsme. »
« _Et le livre de l’intranquillité ? (…)
_ De mémoire, une de ses notes disait : je voudrais que ce livre laisse l’impression d’un cauchemar voluptueux. Il y dévoile l’être torturé qu’il était … »
📘 « Pessoa se définissait lui-même comme un écrivain pluriel, ayant recouru dès ses premières parutions à des personnalités d’emprunt, les fameux hétéronymes dont l’inventaire complet reste à faire. »
📘 « La solitude me désespère ; la compagnie des autres me pèse »
Fernando Pessoa. « Le livre de l’intranquillité »
📘 « La valeur des
choses n'est pas dans la durée, mais dans l'intensité où elles arrivent.
C'est pour cela qu'il existe des moments inoubliables, des choses inexplicables
et des personnes incomparables. » Fernando Pessoa
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