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Que perd-on quand on dérobe notre sac ? Les papiers, la carte bleue, notre précieux téléphone ?
📌 Quand Giselle se fait voler son sac à Barcelone et part à sa recherche, elle perd tout ça, mais surtout ses porte-bonheurs. Et avec eux, son histoire et son identité profonde…
Elle fait alors ce qu’elle a toujours fait. Elle fuit. Dans la ville, sans téléphone, sans argent. Un seul port d’attache : son meilleur ami, Raviel, celui qui l’a toujours compris. Elle sait seulement qu’il habite près de la Sagrada Familia. De son balcon, il voit la basilique et entend en permanence un joueur de castagnettes qui lui casse les oreilles. Elle « squatte » l’endroit, danse, en attendant d’être repérée par Raviel : retrouver une amarre solide.
Dans ce moment entre parenthèses, elle raconte, elle se raconte.
Son enfance à Cuba, le manque d’amour de ses parents devant qui elle n’a jamais trouvé grâce, encore moins quand elle a exprimé sa passion pour la danse, et sa volonté d’en faire son métier. Son taux de considération pour elle-même est voisin de zéro. Une image d’elle-même tellement négative qu’elle se fuit en permanence.
Alors, sa raison de vivre, son oxygène, c’est la danse et désormais elle sera Giselle comme l’héroïne du ballet.
Après un deal avec sa mère à propos du bébé qu’elle ne veut pas garder, elle quitte la maison pour danser.
Différentes expériences de danse et d’amour, jusqu’à Javi, un homme auquel elle tient, plus qu’aux autres. Mais durant leurs vacances, elle trouve un portefeuille, une photo dedans qui l’interpelle, elle se dispute avec Javi, se fait voler son sac, tout cela rompt un trop fragile équilibre …
📌Les différents thèmes interrogent le lecteur car ils sont traités avec justesse et profondeur :
Légitimité ou imposture ? « Une façon de me dire ; regarde comme tu fais mal les choses, toc ; tout le monde te juge mal, toc ; et au bout du compte, tu n’es ni danseuse, ni mère, toc. Crève. »
Peut-on refuser la maternité ? A-t-elle bien fait de laisser l’enfant à sa mère alors qu’elle aime infiniment cette petite fille ? De l’abandonner ?...
« Il ne suffit pas d’accoucher pour être mère. »
Son rêve de danse ou l’enfant ?
Le cheminement vers la remise en question, sincère et douloureuse, puis vers la maturité pour enfin trouver son identité.
Comprendre les zones d’ombre, trouver le courage de parler, de s’accepter et de s’assumer. Un peu comme la lutte entre les willis (les mauvais esprits dans le ballet) et Giselle, qui incarne la sincérité et l’amour.
📌 Une progression dramatique magistrale.
Une conclusion bluffante d’émotion et de densité.
Extraits
📌 « _ Tu es qui, toi ? Je lui ai demandé.
Avec la photo de Gérard et de la petite fille, il m’était arrivé quelque chose. (…) Comme si Gérard me regardait, moi, et voulait entendre ce que j’avais à lui raconter. »
📌 « La seule chose que j’avais toujours voulue, c’était danser. »
📌 « Ma chambre était devenue celle de Clarita. Comme s’ils avaient pris une gomme géante pour effacer un nom, le mien, et en mettre un autre. (…) Quand elle a appris à parler, elle faisait ce qu’elle voulait de Papa. (…) J’ai voulu penser qu’il faisait ça pour m’embêter, mais je sais que ce n’était pas le cas. Je savais que Papa ne faisait rien à cause de moi, mais parce que Clarita, ma sœur, était la prunelle de ses yeux. »
📌 « Je me suis servie de toi, Gérard. J’ai commencé par parler avec toi, et au bout du compte, j’ai fini par parler avec moi. »
📌 « Maman avait la fille qu’elle n’aurait pas pu avoir et Clarita la mère que je ne pouvais ni ne voulais être. Était-ce si étrange ? Qu’est ce qui est le plus important, l’amour ou les tripes ? Élever ou accoucher ? Ma mère m’avait mise au monde pour ensuite me rejeter. »
📌 « Au fond, il ( Raviel) avait l’intime conviction que j’étais en train de faire ce que j’avais toujours fait, m’envoler avec mes oiseaux, fuir pour mieux réapparaître. »
📌 « Tout est allé bien pendant des années, jusqu’à ce que j’arrive à Liança où le malaise a commencé. Petit à petit, c’est comme si des fourmis rouges s’étaient mises en marche à l’intérieur de moi. D’un côté, j’avais les photos et la lettre de Gérard. Surtout la lettre. De l’autre, la famille de Javi, tellement harmonieuse. C’est comme si tout faisait des nœuds dans mon ventre, jusqu’à ce que, soudain, je commence à ressentir des choses. Les corps ont une mémoire. »
📌 « C’est pour ça que je n’ai jamais voulu y repenser. Au fond de moi, je croyais que quelque chose ne tournait pas rond, que les femmes comme moi sont mauvaises, parce que la maternité est dans la nature des choses. C’est ce que tout le monde m’avait toujours dit. (…)
_Je serais devenue une très jeune mère et j’aurais dû renoncer à mon rêve de danser. »
📌 « Une façon de me dire ; regarde comme tu fais mal les choses, toc ; tout le monde te juge mal, toc ; et au bout du compte, tu n’es ni danseuse, ni mère, toc. Crève. »
📌 « Il ne suffit pas d’accoucher pour être mère. »
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