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Fabien mène une vie terne mais paisible, avec sa femme Sylvie.
« Alors, ils laissèrent le temps s’écouler entre eux, lent et obstiné, pareil au désert qui avance. Ils n’avaient tien fait, ils n’avaient rien dit. Ils n’avaient pas eu d’enfants, ni de caniche, ni de chat. »
🚗 Quand il apprend la mort de Sylvie, en voiture, survenue en compagnie de son amant, il décide de séduire la veuve, Martine.
Veuf et cocu à la fois, en même temps, c’est trop ! Il tient sa revanche en prenant « la place du mort », celle qu’occupait l’amant de sa femme dans la voiture.
Est-il vraiment taillé pour ce genre de projet ? Qui est vraiment cette veuve, accompagnée en permanence de sa meilleure amie, Madeleine ?
🚗 D’un récit plutôt plan-plan au départ, comme son personnage principal, Pascal Garnier nous embarque rapidement dans un thriller sombre et désespéré, plein de rebondissements.
On sourit, mais plutôt jaune, car l’analyse de la médiocrité et surtout de la lâcheté, est féroce. J’y ai retrouvé des accents sartriens.
On ne sourit plus du tout, car la perception de l’auteur est carrément noire et désespérante : il est impossible de modifier sa personnalité. Looser, tu es, looser, tu restes....
L’auteur pousse le curseur jusqu’à la limite de l’absurde, pour le plus grand plaisir du lecteur.
🚗 Une écriture incisive, visuelle, car précise et ciselée. De petites touches, comme un peintre impressionniste, pour brosser le portrait des personnages et surtout celui de Fabien.
🚗 Une philosophie grinçante de la médiocrité humaine.
Addictif et brillant !
Extraits
🚗 « Quelques mots bien agencés, et se dégagent toute la mélancolie, l’âpreté d’être au monde et un sérieux appétit pour les dingues et les paumés. »
🚗 A propos du père de Fabien, un taiseux
« A sa mort, Fabien hériterait d’une montagne de silence. »
🚗 « Alors, ils laissèrent le temps s’écouler entre eux, lent et obstiné, pareil au désert qui avance. Ils n’avaient tien fait, ils n’avaient rien dit. Ils n’avaient pas eu d’enfants, ni de caniche, ni de chat. »
🚗 « Ils n’avaient jamais eu d’enfants. Pour Fabien, les bébés n’étaient que des récipients qu’il fallait remplir et vider constamment. Ils vous collaient pendant des années et, dès qu’ils se prenaient pour des adultes, se reproduisaient et encombraient vos vacances de leur progéniture. Quant à Sylvie, c’est à peine si elle supportait plus d’une heure ceux de ses meilleures amies. »
🚗 Quand Fabien est hébergé chez son ami Gilles et son fils Léo
« Gilles et Fabien habitaient chez Léo. Leur principale activité consistait à s’accouder à la fenêtre et à regarder la vie passer. »
🚗 « Toutes les pièces de ce puzzle vaudevillesque s’emboitaient parfaitement les unes dans les autres ; tous étaient interchangeables, personne n’était indispensable »
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