lundi 10 juin 2024

💙💙💙💙

Un huit-clos qui se lit d’une traite.

Quatre personnes accompagné des deux domestiques, en vacances dans un chalet grand luxe de montage. Ils se retrouvent isolés et bloqués par des chûtes de neige apocalyptiques… 

On attend une invitée qui ne viendra jamais.

Que  se passe-t-il quand les conditions de vie se dégradent inexorablement et fortement ? Plus d’hygiène, plus rien à manger… Comment survivre ?

 « Trop de neige dehors, plus de flotte dedans, elle est pas belle la vie ? Et plus de quoi bouffer pour tout le monde ! (…) Putain, Eric, tu en es encore là ? A croire à ce système de merde qui nous a tous conduits au désastre ? A croire encore à cette fuite en avant suicidaire qui a tout dévoré, tout épuisé, tout écrasé sur son passage ? »

Les personnalités de chacun sont tracées à grands traits percutants, sans indulgence, beaucoup de cynisme pour appuyer fortement sur le message de l’auteur. La nature ne s’est pas déréglée toute seule. C’est de votre faute, vous, qui en voulez toujours plus, qui avez épuisé l’environnement au mépris de toutes les règles de bon sens.

 « Mais bordel, ça fait quarante ans ! Quarante ans que des types nous disent qu'un jour ça va vraiment chauffer, que la mer va monter, que ça va mal finir et qu'on les prend pour des tarés ! Quarante ans qu'on nous dit de faire attention...
Mais non, c'est plus fort que nous, il a fallu qu'on continue à se servir comme si de rien n'était ! On s'est goinfré, tous ! Enfin quand je dis tous, je parle de ceux qui sont du bon côté de la planète... et attention, moi le premier ! Seulement maintenant, voilà où on en est ! »

 Que fait l’homme civilisé face à l’absence de nourriture et d’eau, quand la nature se venge ? Le vernis craque sous l’obsession de la survie.

 « Il y a des situations où la vie est dans la mort. C’est à cette condition sine qua non que l’on survit. Quitte à lutter sans fin contre sa conscience et sa raison. »

J’ai beaucoup aimé ce roman car il répond à une de mes demandes essentielles et primaires en littérature : que l’auteur nous raconte une histoire, qu’il nous embarque dans son univers.

François d’Epenoux est un excellent conteur, et cela je l’avais déjà constaté à la lecture de son dernier roman : « Le roi nu-pieds. »

 

 

 

 

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