samedi 4 mai 2024

💙💙💙💙

La réalité historique parfaitement retracée dans un scénario romancé et dans un graphisme simple mais très évocateur.  Celle de l’existence  d’usines-pensionnats ou usines-couvents durant la seconde moitié du 19ème siècle et le début du 20ème siècle.

L’histoire :  1910 - Une usine-couvent dans la Drôme provençale. Il y a besoin de personnel malléable et corvéable à merci dans la filature de soie de la Famille Bouscaret, car la concurrence étrangère devient féroce.

Qu’à cela ne tienne ! Les jeunes orphelines, quelquefois de moins de 13 ans,  et les filles abandonnées feront ce travail en échange de « l’éducation » dispensée par Sœur Agnès. C’est plutôt une garde chiourme au service de l’industriel et elle dirige les filles d’une main de fer.  Tout son petit monde marche droit jusqu’au moment où une jeune ouvrière est touchée par la pneumonie.

La révolte commence à gronder pour certaines d’entre elles…

J’ai bien aimé cette immersion dans la filature de soie, dans la magnanerie ( là où on élève les vers à soie) et dans  la cadre concentrationnaire des ouvrières.

Les personnages sont bien campés et particulièrement crédibles, les ouvrières sont attachantes. Notamment Henriette, une jolie fille, qui dissimule une partie de son visage sous une grande mèche de cheveux bruns. Elle a été défigurée par l’acide. Elle rêve de créer ses propres modèles. Rose a 13 ans. Sa mère a été violée et tuée devant ses yeux. Et Apolline, plus âgée, a fui un mariage forcé.

Sans oublier Hippolyte, le fils rejeté de la famille Bouscaret, qui revient dans la région, après avoir connu  le bagne…

C’est un scénario bien maîtrisé, avec une belle progression dramatique, pleine de rebondissements.

J’ai bien aimé la force de l’amitié qui va souder des filles volontaires et généreuses, celle de l’amour entre Henriette et Hippolyte où le milieu social n’a pas d’importance. Vouloir diriger sa vie comme on l’entend, sans aucune pression extérieure. 

Une lecture agréable et intéressante.

Merci à Netgalley et aux éditions «Boîte à bulles »

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire