lundi 25 mars 2024

💙💙💙💙

Un bel hommage, raconté avec sobriété et précision, à Angélique du Coudray, sage-femme au 18ème siècle.

Difficile d’être sage-femme à cette époque. Même quand l’expérience et les compétences sont avérées. A Paris, où elle habite, elle est dénigrée par les chirurgiens. Et on les comprend… C’est une concurrente bien plus expérimentée que la plupart d’entre eux. Et surtout, c’est une femme dans un milieu exclusivement masculin…

En province, où elle va bientôt résider, c’est pire. Les femmes font appel aux « matrones ». Principale compétence : elles savent faire puisqu’elles ont déjà enfanté !...Comme preuves, ces quelques façons de mettre les enfants au monde par ces matrones :

« Comme faut qu’il sorte vite, le p’tiot, moi, je fais sauter la mère tant qu’elle peut. Ça décroche son fruit… »

« Moi, j’appuie bien fort sur l’ventre d’la femme pour qu’il sorte, mais je n’ai plus autant de force qu’avant. »

Le résultat est catastrophique : la mortalité infantile est un vrai fléau.  

Angélique du Coudray comprend bien vite qu’elle est rejetée par la population et tente alors de former les matrones. En vain. D’abord, c’est une parisienne, et de plus : elle n’a jamais eu d’enfant…

Mais c’est une femme déterminée, opiniâtre, et surtout intelligente et créative. Elle sait qu’elle peut sauver des vies avec son savoir et son expérience.

Alors, elle conçoit un « abrégé de l’art des accouchements » ainsi qu’une « machine à accouchements », figurant le bassin de la femme, les organes et les orifices, dans lequel on peut insérer un poupon et ainsi apprendre concrètement.

« Je reconstitue ainsi tous les organes de la reproduction aussi bien externes qu’internes. Les femmes apprendront ainsi l’autonomie et s’entraîneront sans blesser, ni la mère, ni l’enfant. La poupée se glisse dans la matrice avec son placenta dans la position choisie par l’enseignante, en fonction de la situation à travailler »

Elle va devoir maintenant faire valider ses innovations par un jury de médecins spécialistes….

Pourra-t-elle enseigner l’art d’accoucher ?

Pourra-t-elle contribuer à diminuer la mortalité infantile ?

Moins d’enfants, c’est moins de bras, et la monarchie en a besoin…

 

Une belle découverte avec Angélique du Coudray, humaniste, féministe et véritable pionnière engagée pour la vie des femmes et des enfants.

C’est simple, c’est efficace, c'est passionnant ! C’est également bien dessiné, en harmonie parfaite avec le texte. Mention spéciale pour les expressions des personnages et les paysages.

Tout ce que j’aime ! 💙

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire