mercredi 24 janvier 2024

💙💙💙


 

L’adaptation est parfaitement fidèle au roman. Le scénario tendu, bien maîtrisé, la tension permanente, l’atmosphère angoissante. D’autant que les personnages, tous plus hideux les uns que les autres, y contribuent largement.

Notre Dame est un personnage à part entière. Celle qui dissimule, qui protège. Le fameux droit d’asile des lieux de culte.

La cruauté, la barbarie représentent la règle tandis que la sincérité, la justice, l’amour n’ont pas leur chance dans le Paris de cette époque

 

Une dimension quasiment gothique, dans ce dessin puissant, vif, qui accompagne admirablement le drame, l’atmosphère oppressante du récit

Comme pour la couverture, le contraste est marqué entre le noir, très accentué et le blanc. A l’image des personnages : Dom Frollo, tout en ombre, impression renforcée par la robe et la capuche qui le recouvrent quasiment intégralement.  Seules apparaissent les orbites des yeux, l’arête du nez et le trait de la bouche. Ainsi le dessin suggère en permanence l’ombre de la mort, la noirceur de l’âme humaine. Les personnages sont à l’image des gargouilles de Notre Dame, où les défauts des personnages sont exacerbés. 

 

Mention spéciale pour le dessin de Quasimodo. Notamment avec le gros plan de la page 14. « Celui qui rayonnait en ce moment au centre de la rosace et qui venait d’éblouir l’assemblée touchait à la perfection de la laideur : borgne, doté d’un nez monstrueux, il arborait un bec de lièvre, des dents ébréchées, désordonnées comme les créneaux d’une forteresse. »

Les décors sont particulièrement bien travaillés et soignés.

 

J’ai simplement  regretté la proximité graphique de Notre Dame avec une autre  BD de Georges Bess : Frankenstein du roman éponyme de Mary Shelley. Même dans la couverture….

Le choix pictural d’Esméralda représente une très jolie fille, et c’est ainsi que la décrivait Hugo, mais il m’a semblé beaucoup trop moderne, et de fait, décalé des autres personnages. Ceci est particulièrement évident à la page 181.

D’ailleurs, elle apparaît dans cette BD, simplette et sans nuances. Amoureuse, point barre.

 

Une excellente adaptation du roman de Victor Hugo. Renforcée par un graphisme approprié : noir, très noir.

Un excellent moment de lecture.

 

BD lue dans le cadre du Prix BD Fnac / France inter.

Je remercie la Fnac, France inter et les éditions Glénat de m’avoir permis une immersion graphique dans le roman de Victor Hugo.

 

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