dimanche 14 janvier 2024

💙💙💙


 

Un sujet intemporel (banal, diront certains) bien traité : le silence, l’incompréhension  entre deux êtres qui s’aiment, un père et un fils.  

Niels est un écolo, pur et dur. Eric est rédacteur free-lance pour des agences de pub et pense qu’il est coupable aux yeux de son fils « de complicité avec la société de consommation »

Pour  les vacances, toute la famille est rassemblée autour de Mamine, et chacun fait des efforts pour supporter Niels et sa compagne Tania, la dégaine de Niels, son addiction aux pétards, sa désinvolture face à sa famille, et surtout sa crasse car Niels ne veut pas consommer d’eau.

Ce qui est bien montré, c’est l’intransigeance de la jeunesse, sa radicalité  quand elle est portée par un idéal : « Pour toi, il fallait tout renverser, tout casser, faire table rase. »

Ce qui est bien montré aussi c’est l’absence réelle de communications, l’importance des non-dits. Chacun a des aprioris sur l’autre, et n’arrive pas à vraiment parler, alors que l’amour existe entre eux. Et  c’est pour cela aussi qu’ils sont malheureux.

Eric ne sait pas comment entamer le dialogue, parler sincèrement avec Niels, car il se connait par cœur  : j’avais « la violence des taiseux, des arrangeants, des gentils. (…) De ce genre d’explosions, je connaissais les signes avant-coureurs : il y avait d’abord un grand calme, une sorte d’immobilité, comme juste avant un tsunami. Et puis c’était un déchaînement. »

Et bien sûr, c’est ce qui arrive et Niels « dégage » comme lui ordonne son père dans un accès de fureur. Je ne révèle rien, c’est dans le résumé de l’éditeur.

Quand Eric se fait virer comme une vieille chaussette par son plus gros donneur d’ordres, il s’effondre… « Un poison se diffuse en vous qui vous donne l’impression que vous-même n’êtes plus rien. Vous tournez en rond, vous vous sentez vide, inutile, fatigué, vieux. »

Il n’a plus rien, il prend son baluchon et part à Notre Dame des Landes.

Dans un contexte différent, les deux hommes sauront-ils se reconnaître et se parler à cœur ouvert ?

Merci aux éditions Pocket  pour cet excellent moment de lecture.

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