vendredi 1 septembre 2023

                                                                   💙💙💙💙


 

Le titre illustre parfaitement le sujet : l’esprit des Lumières, de la raison, des connaissances, des rêves d’égalité et de  liberté, et tout ce qui se cache derrière, le vice,  l’élitisme, l’impunité des puissants.

Madame de Clairefont est une femme intelligente, cultivée, droite  et honnête. Elle se veut libre de son corps, de sa pensée, à une époque où les femmes n’ont pas leurs mots à dire. « Une femme est en droit d’apprendre et de penser et (…) la liberté d’esprit ne fait pas d’elle une libertine. »

Elle est harcelée (terme du 21ème siècle) par le chevalier de Saint Sauveur, qui veut en faire sa maîtresse. Un libertin pervers et malfaisant prêt à tout pour parvenir à ses fins.

Alain Ayroles reprend les lettres (réelles ou pas) du chevalier de Saint Sauveur et le genre épistolaire convient parfaitement à la narration. D’abord, il correspond aux mœurs de l’époque, et permet de passer d’un personnage à l’autre sans difficultés.

L’écriture bien adaptée au style du 18ème siècle, permet une parfaite immersion dans le récit, y compris le ton cru de certaines réparties qui apportent piment et humour : « Ai-je d’autres choix, dans un monde fait à l’usage des mâles ? Me comporter comme une garce m’évite d’être traitée comme une putain. ».

Le graphisme de Richard Guérineau est somptueux. Précis et réaliste, tant en matière de costumes que de paysages urbains ou campagnards. Ces planches sont un vrai régal pour les yeux.

Il maîtrise parfaitement la variation du ton des planches : chaud pour les scènes érotiques, doux pour le quotidien, et beaucoup plus éclatant pour les mondanités.

Mais…  😞 Et c’est bien dommage !  L’intrigue est légère, poussive, convenue.

Cela n’empêche : rien que pour le ton de l’époque parfaitement rendue et le graphisme de Richard Guérineau, je ne regrette pas d’avoir lu cette BD

Merci à Netgalley et aux éditions Delcourt de m’avoir permis de découvrir ce roman graphique. 

 

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