dimanche 25 juin 2023

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Alchimie parfaite entre une satire sociale, un conte fantastique et un graphisme somptueux.

Dans les années 1920, le Baron est un notable campagnard, rustre, tyran violent de tout son environnement, y compris de ses enfants. Nul ne doit s’opposer à ses volontés et surtout pas une domestique qu’il étrangle après avoir essayé d’abuser d’elle. Il maquille le crime en pendaison, aux yeux de tout le village.

Maya, la petite fille de la jeune femme, s’enfuit dans la forêt.

On la retrouvera 8 ans plus tard, en parfaite symbiose avec les animaux et notamment les loups. Maya est désormais une adolescente, elle défend les animaux, détruit les pièges du Baron, invente des systèmes afin de ne pas être surprise. Le Baron décide d’en finir avec elle. Son intendant, son fils Eugène, sans cesse méprisé par son père et Louison, sa fille qui a le même âge que Maya, l’aideront. Même si Maya est soutenue par Markus, qui a toujours vécu dans le domaine, qui a joué avec les enfants du Baron, les évènements vont se précipiter.

Le suspens demeure haletant  jusqu’à la fin.

Au début de la lecture, j’ai craint la caricature, la facilité. Les planches travaillées, magnifiques m’ont fait poursuivre le récit. Les dessins sont tellement beaux ! Les traits simples, dépouillés des personnages, y compris ceux des loups, accentuent leurs expressions. Les fonds sont différents selon les environnements, bleu froid pour les loups, bleu sombre pour la forêt, plus clair pour la vie dans le domaine et au village. De véritables tableaux ! On n’en finit pas de les détailler, de découvrir d’autres détails.

Les relations entre les personnages sont plutôt complexes et bien mises en valeur. Comme l’indiquera la fin….

La violence est permanente, verbale et physique. Le seul moment d’humour est celui où le Baron consulte une hypnotiseuse (pétrie de psychanalyse) qui libèrera la boîte de Pandore.

Extraits :

_ « C’est ça qui vous inquiète, que vos ennemis disent que vous êtes fou ?

_ Non, m’dame, j’ai surtout peur qu’ils aient raison. »

 

Une vraie réussite pour les amoureux des dessins travaillés, puissants et pour le plaisir d’une histoire  où les pages se tournent toutes seules.

Merci aux Éditions Dupuis, à Netgalley de m’avoir fait découvrir Paul Reynès et Valérie Vernay.

 

 

 

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