samedi 25 mars 2023

                                                                 💙💙💙


 

Ce récit, autobiographie ou fiction, évoque la transmission des histoires familiales. Les enfants les entendent dès leur plus tendre enfance, ne les remettent pas en question et les transmettent ainsi, à leurs propres enfants.

Vérités, dissimulations ou mensonges transmis dans le marbre de l’histoire de chaque famille.

C’est le cas de l’arrière grand-mère de la narratrice, Anne Décimus : elle est morte de chagrin, au décès de son mari. Le concept de « cœur brisé » prend alors tout son sens, se charge de gravité et de compassion pour les descendants.

Sauf que… l’auteure va découvrir qu’Anne est décédée quarante plus tard…

Il est d’autant plus important de connaître enfin la vérité, que la santé de la grand-mère est chancelante, et surtout, qu’elle a vécu la plus grande partie de son enfance dans un orphelinat, puisque à priori, elle avait perdu ses parents.

Savait-elle que sa mère était encore en vie ?

Avec beaucoup de difficultés, l’auteur enquête et comprend que l’aïeule a été internée…

Deux thèmes m’ont intéressée dans ce récit, que Stéphanie Dupays a particulièrement bien mis en valeur

- L’historique de nos ancêtres, les parties grises ou noires qu’on a voulu cacher à un moment ou à un autre, marquent nos personnalités, nos éducations, nos parcours de vie. Il suscite ( l’historique ) la volonté de vérité pour certains, la volonté d’oubli ou de déni pour d’autres.

C’est parfaitement bien exprimé par les parents de l’auteure :

« Ma mère dit : « de l’eau a coulé sous les ponts »

Mon père dit : « c’était une autre époque, les gens se posaient moins de questions que maintenant. »

On a entendu aussi cette réponse à propos du harcèlement sexuel et d’incestes : « c’était une autre époque. » Une façon comme une autre de dire, « c’est normal. »

- L’environnement psychiatrique de l’époque, au début du vingtième siècle. Le terme de « folie » englobait souvent des pathologies bien différentes, et surtout des traitements inappropriés. Prison ou soins ?

C’est très factuel mais évoqué avec beaucoup de pudeur et de sensibilité.

J’ai regretté de ne pas entrer davantage dans l’écriture de Stéphanie Dupays, que j’ai trouvée un peu pompeuse, ou « surjouée », par moments. Opinion tout à fait subjective…😊

Lu dans le cadre du prix Orange 2023.

Je remercie la Fondation Orange et les éditions de l’Olivier de m’avoir permis de découvrir ce roman intéressant. 

 

 

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