lundi 27 février 2023

                                                             💙💙💙💙


 

Tel un Robinson apocalyptique, Salvatore s’est retiré d’un monde qui va très mal. Se retranchant dans une ferme isolée des Vosges, il survit en s’adaptant à la nature plus sauvage qu’à son attente.

Première rencontre : le loup gris, qui lui donnera des frissons espacés au fur et à mesure de sa vie nouvelle. Le manque de protéines (abondantes dans sa vie antérieure) lui fait perdre 10 kg. Mais il n’en meurt pas.

Sa plus grande souffrance, en fait,  est la solitude. On sait bien que les forêts sont plus peuplées que les déserts. Alors il va rencontrer Mira, une jeune fille muette et surtout déglinguée. Puis Alix, un être de sexe mâle qui cherche son genre (une occasion pour introduire l’écriture inclusive sur tout le roman) Et pour finir, ils trouvent le chamane Sacris qui va leur apprendre à délirer abondamment avec la plante diabolique qui fait voyager à la vitesse de la lumière, l’ayahuasca.

Cette équipe de Pieds Nickelés en tenue pas trop nickel 😊 part à l’aventure, à la recherche d’autres humains  et de protéines. Et ils font des rencontres pittoresques, dangereuses, parfois à peine imaginables.

Mais l’écriture imagée, à l’effet dévastateur, rend l’atmosphère supportable… L’instinct de survie est permanent. L’auteur floute les frontières pour prouver son appartenance à l’écosystème. Comme il dit : « le paradis, c’est les autres. »

Avons-nous vraiment le choix de notre vie ? Survivaliste aux idées noires ? Ou optimistes qui traçons la route de l’espoir ?

Précisions sur le fameux « ayahuasca », pas addictif, à priori : au moment où les dérèglements mentaux et climatiques accélèrent, cette plante pourrait aider à lier notre relation symbiotique avec la nature. Son utilisation semble très adaptée dans le monde décrit par l’auteur qui nous conduit avec art sur des chemins sinueux, entre le récit d’aventure et la critique sociale.

Un excellent moment, et une réflexion intéressante.

 

Prix lu dans le cadre du prix Orange 2023 par Gérard Jadeau.

Je remercie la Fondation Orange et les Éditions au Diable Vauvert de m’avoir permis de découvrir ce passionnant récit.

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