mercredi 14 décembre 2022

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« Quel sens donner à mes déconvenues ? (…) Je n’arrêtais pas de payer pour les autres. J’avais fait une guerre à laquelle je n’étais pas convoqué pour défendre l’honneur d’un ingrat qui ne songeait qu’à me faire disparaître ; j’étais recherché par la police pour avoir défendu l’intégrité d’une femme qui avait abusé de mon amour pour elles, et maintenant on allait me lyncher pour avoir protégé un bien qui n’était pas le mien. Quelle ironie ! Tous ces faits de bravoure pour finir à plat ventre dans une charrette ! »

Au début du 20ème siècle, en Algérie, la vie de Yacine, né dans une famille de paysans pauvres, dominée par le caïd. A cause de lui, il combattra aux côtés de la France en 14 – 18 et reviendra caporal  au pays où les  difficultés et déboires se poursuivront.

C’est aussi Yacine qui raconte et c’est toute la force de cette histoire. Le regard d’un Candide, d’un pur. Un homme éduqué avec des valeurs, des actes qu’on ne peut pas accomplir. Et malgré toutes les épreuves qui lui tombent dessus, malgré ses questionnements,  il ne lâche rien et demeure dans la même ligne de droiture et d’honnêteté.

Le regard de la vertu dans une société corrompue et violente, celle de l’Algérie coloniale, où les nantis ont tout pouvoir sur les humbles. Une peinture du pays spécifiquement algérienne car les français sont assez peu présents. Même dans le récit magnifique des tranchées où le lecteur suit essentiellement le groupe des « turcos », les tirailleurs algériens

Un récit classique où le lecteur peut également s’étonner quelquefois de la naïveté de Yacine. C’est sans doute la leçon que je retire de cette épopée : entre vertu et naïveté, la frontière est quelquefois bien tenue…

Un bon livre, certes, mais qui n’a pas la densité, la puissance de « Les hirondelles de Kaboul » ou de « L’attentat », qui m’ont « chamboulée ».

 

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