dimanche 4 mai 2025

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Quand l’humour tempère la gravité du sujet…

💙Décidément, j’adore cet auteur que j’ai découvert récemment dans « Le guerrier de porcelaine » puis maintenant, dans « Journal d’un vampire en pyjama »

💙L’auteur raconte avec beaucoup de simplicité, de sincérité mais aussi d’humour, sa maladie contre les dysfonctionnements de la moelle osseuse et son combat pour la vie.  

Rire et sourire pour ne pas pleurer, pour ne pas sombrer.

💙 Même quand il évoque « Dame Oclès » … C’est ainsi qu’il surnomme dans son écriture quotidienne de la maladie, ses propres angoisses et ses doutes. Une façon aussi de prendre un peu de recul sur la menace.

« _Écoute, tu vas crever de toute façon… Tu ne veux pas profiter un bon coup ? Ils te pourrissent la sortie du film, ils te défoncent le corps avec leurs médocs et ça fait pleurer ta famille. Tu vas attendre comme ça jusqu’à la fin ? »

💙 Les mots à propos de sa compagne sont très émouvants car chargés de reconnaissance et d’amour :

« Rosy reste presque imperturbable. Cette guerrière travaille à l’arme douce, comme je disais. Elle a un cœur gros comme une horloge. Je la vois se battre pour ralentir le temps quand l’accélération m’angoisse et l’accélérer quand il me pèse. »

Vous l’avez compris : c’est un très gros coup de cœur ! Ce que j’ai aimé, c’est la justesse du propos, l’absence de pathos et l’amour de la famille, des soignants qui porte vers la guérison. 

 

Je laisse la parole à l’auteur, par quelques extraits choisis,  car il est lucide, émouvant et toujours tendre.

💙 « Ce n’est pas un cancer, toutefois les symptômes sont identiques à ceux d’une leucémie… les traitements seront assez proches, et nous allons devoir envisager la greffe d’une moelle osseuse, m’explique délicatement l’hématologue. »

💙 « Ils m’ont pris des tubes et des tubes de sang, m’ont planté des harpons dans le dos pour ce qu’ils appellent « une biopsie de moelle » et finalement j’ai pu rentrer chez moi. A condition de revenir au moins une fois par semaine me faire transfuser. Désormais, j’aurai besoin du sang des autres pour vivre. C’est officiel, je suis devenu un vampire. »

💙 « Je découvre également comment la maladie peut faire le tri au milieu de ceux qu’on croit ses amis. Avoir un grave problème de santé ressemble de très près à un succès : cela modifie les comportements. Le bain révélateur de la maladie dévoile certaines personnes sous un visage étonnant. Les bienveillants, les maladroits, les courageux, les solides… Les sordides aussi. Ceux qui quittent le navire au moment le plus critique de la tempête alors qu’ils s’y sont nourris, logés depuis des années. Ceux qui arrêtent de travailler avec vous et demandent que vous les rappeliez « quand ça ira mieux. »

💙« Papa est venu chercher des affaires à lui dans la chambre où je suis censé dormir plutôt qu’écrire et il m’a trouvé avec ma compresse pleine de sang. Il a été doux comme deux parents à la fois. J’ai pleuré comme deux enfants à la fois. »

💙« Dame Oclès est assise sur la troisième marche de l’escalier du TGV. (…)

_Écoute, tu vas crever de toute façon… Tu ne veux pas profiter un bon coup ? Ils te pourrissent la sortie du film, ils te défoncent le corps avec leurs médocs et ça fait pleurer ta famille. Tu vas attendre comme ça jusqu’à la fin ? »

💙 « Rosy reste presque imperturbable. Cette guerrière travaille à l’arme douce, comme je disais. Elle a un cœur gros comme une horloge. Je la vois se battre pour ralentir le temps quand l’accélération m’angoisse et l’accélérer quand il me pèse. »

 A propos des soignants :

💙« Je commence à m’attacher à eux. Ils m’impressionnent de patience et d’écoute. (…) Ils pilotent des canots de sauvetage avec de tout petits gouvernails dans des tempêtes de détresse. Ils sont beaux. »

Toujours la lucidité et l’humour de son regard :

💙« J’arrive dans un autre grand supermarché de la maladie appelé l’hôpital Saint Louis. A l’entrée, une charmante boutique de perruques et de prothèses mammaires. Plus loin, un hall de gare avec des panneaux indiquant des spécialités de pathologie en lieu et place des villes et des numéros de trains. Pas de trains, juste des gens plus blancs que neige qui déraillent le long de leur perfusion. »

 💙« Mon corps ne m’appartient plus. Je suis en train de me transformer en saucisse emballée sous vide. »

💙« Être malade, c’est se sentir comme un enfant et un vieillard en même temps. Être privé de vie sociale. Ne plus travailler. Dans le regard des uns et l’intonation des autres, on se transforme en monstre fragile. Et surtout on commence à se faire peur. Je cherche à rigoler un peu. Parfois, je ne trouve pas. »

💙« La maladie ne prend ni week-end ni vacances, c’est du 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, mais je crois pouvoir le dire le plus calmement possible, je suis heureux. Je sens une force nouvelle m’envahir sous les tonnes de plomb qui ralentissent mes pas. »

💙 « Maintenant, il faut faire toutes sortes de radios. Je ne pensais pas avoir autant d’organes. On me radiographie sous tous les angles telle une star hollywoodienne à Cannes. Ils vérifient que la carlingue est en bon état avant le décollage de la fusée. Jusqu’ici, tout va bien. »

💙  « Je veux vivre le mieux possible, pour ne pas insulter le travail de ceux qui m’ont donné leur sang, leur temps, leur moelle osseuse.(…) J’ai reçu une nouvelle chance, je veux pouvoir renvoyer cet ascenseur magique. »

 


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