dimanche 26 mai 2024

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Miroir que reflètes-tu ?

Résilience et projection de soi sont les maîtres mots de ce roman (presque) naturaliste où la nature humaine se dévoile au fil du travail de la terre.

Sally est une jeune femme de 17 ans, urbaine, qui attend avec impatience sa majorité pour fuir le contexte familiale qui ne la comprend pas. Comme beaucoup d’adolescent(e), elle traduit son mal être par des crises anorexiques qui ont amené ses parents à l’envoyer dans une clinique spécialisée, dont elle s’est enfuie.

Au hasard d’une route de campagne, elle rencontre Liss, une cinquantenaire qui, sans prononcer une parole, décide de lui venir en aide en lui offrant le gîte et le couvert dans sa ferme au cœur d’un petit village. Liss vit seule en continuant de travailler sur l’exploitation familiale.

 

En suivant le rythme des travaux des champs, les deux femmes vont se découvrir petit à petit, sans qu’aucune d’elle ne questionne l’autre sur son histoire personnelle. Mais malgré tout, un véritable échange finit par s’installer, l’une retrouvant dans l’autre par un effet miroir, sa jeunesse, l’autre trouvant dans la plus âgée, un support maternel qu’elle n’a pas connu.

Nous découvrirons au fil des pages, l’histoire de Liss et la raison pour laquelle elle agit ainsi avec Sally.

 

C’est un roman qui ne vous happe pas dès la première page. Il faut prendre son temps, tracer son sillon, pour entrer dans l’histoire. D’abord, il est difficile de situer le lieu. Certes, il s’agit de la campagne mais le début fait plutôt penser à un roman de cowboys dans le middle-west américain. Il faut attendre pratiquement la deuxième partie du livre pour se retrouver en Allemagne. C’est un peu déroutant.

Par contre, l’écriture (ou la traduction), est très réussie. Les descriptions du travail de la terre, les éléments naturels ainsi que le rythme de la campagne, sont particulièrement mis en valeur. Ewald ARENZ sait faire monter la tension et, c’est la qualité du livre,  il nous amène à ne pas lâcher la lecture pour savoir si l’histoire se finira bien… ou pas !

Et après tout, les variétés de poires anciennes que l’on peut trouver dans les vergers de certaines vieilles fermes ont, c’est vrai, un goût unique et un parfum enivrant !

 

Lu dans le cadre du Grand prix des Lecteurs 2024.

Merci aux éditions Pocket

 

 

 

 

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