💙💙💙
Une belle écriture, une progression dramatique maitrisée, mais…
L’histoire :
1920 – André, 18 ans, enterre sa mère. « Elle s’était éteinte comme une étoile, à l’heure où le merle entonne son chant d’amour. »
Il est désormais seul et doit absolument trouver un travail pour survivre. Une vie misérable et médiocre, voilà ce qui l’attend. Il a du mal à s’y résoudre, alors que persistent continuellement dans sa tête, les propos de sa mère sur le train de vie de la famille Jourdain, chez qui elle était « bonniche »…
« Le territoire des Jourdain n’était pas un royaume exotique qu’un aventurier foule un jour au terme d’un long voyage. Proche du village, il était cependant aussi inaccessible que les sources du Nil pour qui n’y était pas né : c’était le pays de la richesse. »
Dans les rêves d’André aussi, le fantasme de l’Amazonie, entretenu par le souvenir d’un magnifique perroquet vert qu’il a entrevu lors du passage d’un cirque dans le village.
Il trouve du travail chez Maître Simon, le forgeron, un homme bon mais rude, et bousculé par la vie : « Il faut dire que maître Simon avait le regard des loups, qu’il possédait dans son antre des outils effrayants. Par surcroît, quand la guerre était venue, l’armée française n’avait point voulu d’un monstre de son espèce. Il était resté au village, dans la paix des difformes et des bons à rien, ce qui avait accru la rancœur des hommes contraints de partir et la méfiance trouble des femmes esseulées derrière leurs fenêtres. »
Tout va changer quand il va vivre une belle relation d’amour avec Suzanne, la fille du puisatier…
« Ils se regardèrent en silence, suspendus dans un moment qui les emporta hors du temps. Leurs yeux ne se lâchaient plus, se mêlaient comme les rivières se mêlent et s’enroulent en fleuves et ils eurent envie de rester figer éternellement, à se regarder et à s’écouler l’un dans l’autre dans le chant de la fontaine… »
📌J’ai aimé le portait joliment campé de maître Simon, un vrai sage sous ses allures brusques : « Il faut grandir dans sa tête pour être libre de ses actes. Certains ne le sont jamais. »
📌 J’ai aimé aussi la façon dont Myriam Chirousse traite le poids de l’éducation, de la misère qui empêche André de grandir malgré son travail et son amour : « Voilà, André : regarde ta vérité. Tu peux t’imaginer forgeron et honnête artisan, mais tu ne seras jamais qu’un misérable orphelin, le fils d’une bonniche sans famille et d’un journalier à moitié crétin, un bougre qui ne vaut rien, un mauvais parti chaussé de brodequins dépareillés… »
En revanche, je n’ai pas du tout été convaincue par la conclusion du roman : précipitée, rocambolesque et peu plausible.
Dommage…
Merci à
Geneviève Munier qui m’a permis de découvrir ce roman que j’ai aimé, malgré sa conclusion.
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