dimanche 14 mai 2023

                                                               💙💙💙💙💙


 

« Au petit matin, les boîtes de nuit trahissent. Elles révèlent d’un coup la laideur et la saleté. Les lumières s’allument, la musique s’éteint ; l’air sent la sueur et l’usine, le sol colle, le palmier est en plastique. (…) Il n’y a plus que le bâtiment vide, et moi, oublié sur la banquette du fond. »

Arthur, adolescent et adulte introverti, complexé, en recherche d’amis et d’amours, va trouver un sens à sa vie en allant danser le plus souvent possible à « la Plage », une boîte de nuit. Celle-ci, personnage à part entier, monde entre parenthèses, devient une bulle, mais aussi une cage pour Arthur. Sa  seule famille, le seul endroit où il sent vraiment vivre. Hormis La Plage, il n’a de goût pour rien d’autre.

Le personnage est lucide et analyse très bien la situation : Ma vie ne tenait qu’à la boîte. Le reste était brumeux, hostile. J’avais peur de tout, de la rue, du travail, de la paperasse, des questions, des visages inconnus en plein jour. J’étais bloqué. »

Diable d’auteur ! 😊 En lisant le résumé, les premières pages du récit, je me suis dit : « encore une histoire d’ado coincé ! » et j’ai craint de m’ennuyer.

Et… Comme dans « La chaleur », la magie opère et l’auteur prend le lecteur dans ses filets. Ceux de l’écriture, ceux d’une analyse psychologique très fouillée,  tout en finesse où on ne lâche pas le livre avant de savoir ce qu’il advient d’Arthur…

L’univers littéraire de Victor Jestin est noir, parfois sordide, sans rémission. Il arrive ce qui doit logiquement arriver.

Une vraie réussite ! 👍

 

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