mercredi 2 février 2022

                                                                    💙💙💙💙

En Tunisie, Le Don est un apiculteur, retiré du monde pour mieux s’occuper des abeilles, qu’il surnomme amoureusement « ses filles ».

Un jour, il retrouve une ruche complètement exterminée. En menant son enquête, il découvre qu’il s’agit de frelons asiatiques géants,  7cm, quand même de long… Il va alors rechercher comment protéger ses filles.

En même temps, on suit la vie de son village, indifférent et blasé de basculer d’un dictateur à l’autre. Puis envahi par les promesses et les cadeaux des fanatiques religieux à l’aube d’une nouvelle élection.

J’ai beaucoup aimé ce roman court, dense et original.

- Une magnifique ode à la nature avec la description des abeilles, de leur travail, de l’amour du Don pour elles.

- Un personnage attachant, qui choisit une vie simple, proche de la nature, sans les artifices et les faux-semblants d’une société de pouvoir. Un personnage attachant, ni mièvre, ni « baba-cool », fortement engagé dans son combat.         A un moment du récit, un universitaire appelle le Don, « un quêteur de savoir » :  « L’alchimie de l’humilité, de l’espoir et de la détermination. Une expression d’une rare noblesse ». On pourrait qualifier le Don de « belle personne ».

- Une fable poétique et puissante où les frelons symbolisent les fanatiques religieux qui envahissent le pays. « Entre ses mains (celles de Don) des bêtes animées par leurs instincts et face à lui, des êtres animés par leur libre arbitre. (…) Qui étaient les véritables monstres ? »

Une fin surprenante, qui symbolise l’espoir d’une paix retrouvée.

L’écriture est simple, précise, évocatrice car personnalisée à chacun des personnages. J’ai souri et vu la scène du sermon de l’imam avec la réaction des villageois. Une observation très fine et souvent humoristique.

 

Une vraie réussite. 

Un seul bémol : j’ai trouvé que le roman ne démarrait qu’à partir de la moitié, en prenant une forme bien plus dramatique et intéressante

 

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