samedi 15 janvier 2022

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La marche de l’auteur entre la grotte  préhistorique de Pech Merle, dans le Lot et Bure, dans la Meuse, où il est question d’enterrer les déchets nucléaires. Son objectif : "comprendre ce qui sépare et ce qui relie ces deux lieux, ces deux dates".

Deux événements  opposés et symboliques   : dans les grottes de Pech Merle, les sapiens ont laissé une magnifique fresque de 25 animaux, il y a 22.000 ans. A Bure, quels souvenirs allons-nous laisser aux générations suivantes ?

800 km à pied où Etienne Davodeau partage la beauté de la nature, livre ses réflexions et invite le lecteur à partager ses rencontres avec des experts dans leur domaine. Ces derniers,  très pédagogues, permettent de découvrir et mieux comprendre les différents thèmes abordés. Exemple, l’intervention de Bernard Laponche, ancien ingénieur au CEA (commissariat à l’énergie atomique) et opposant farouche à l’énergie nucléaire, qui en explique bien le principe, à moi, pauvre littéraire, ignare en la matière. 😊

« Le réacteur nucléaire est en fait la cocotte minute où on va mettre un combustible à uranium et un corps ralentissant les neutrons , ce qui permet d’avoir plus de fissions et un fluide, ( gaz ou eau ) qui récupère la chaleur. »

J’ai pris un infini plaisir à lire cette BD. Tout d’abord, car nous sommes tous concernés.  Relier physiquement et  symboliquement les dessins de Pech Merle aux futurs enfouissements de Bure m’a semblé très symptomatique de l’évolution de l’humanité. Et cela peut susciter une prise de conscience pour les indifférents au destin de la planète et au sort des futures générations. .

Ensuite, car j’ai appris beaucoup de choses. Tant sur la frise de Pech Merle, que sur l’agronomie, le nucléaire. Une vulgarisation claire, simple, et surtout pas simpliste. Davodeau jouant le rôle du Candide et posant les bonnes questions.

Ensuite car j’aime la marche et je sais qu’elle suscite les réflexions. Je l’ai accompagné durant 800 km sans ressentir la fatigue de la route, hormis les ampoules aux pieds des 1ers jours. 😊 J’ai ressenti la beauté des paysages, grâce aux dessins monochromes de Davodeau, dépouillés et chargés de sens.

Comme ceux de la double page 70 et 71, sans textes où on voit simplement un petit bonhomme ( Etienne Davodeau à l’échelle de la nature ) qui marche et découvre l’immensité des paysages. Des planches très simples, en noir et blanc comme le reste, mais très évocatrices. La beauté, le calme… Le sentiment d’appartenance de l’homme à la nature, bien décrit dans une période de repos de Davodeau :

« Allongé sur le dos, contempler la course de la voute étoilée, tout en percevant, aux confins de son champ visuel, le tour du cratère dans son intégralité. S’en trouver à la fois abrité du tumulte et exposé à l’immensité. Sur le sol, dans le sol, sur terre. »

Une BD docu qui met bien à plat les problèmes. Notre humanité déjà créative, il y a 20.000 ans, capable de laisser des frises aussi belles et émouvantes. Et notre devenir, notre capacité à préserver la planète, à conserver cette humanité.

Tout n’est pas perdu à partir du moment où l’homme d’aujourd’hui est conscient du danger, se soucie et cherche des solutions afin de laisser à nos descendants, une planète intacte.

 

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