dimanche 14 décembre 2025

💙💙💙💙


 

Je l’avoue et assume : c’est la première fois où je me passionne pour une histoire dans l’espace.

En tous cas, on est bien loin des vastes surfaces aseptisées des films ou séries à ce propos. Car tout est compliqué dans l’espace ! L’apesanteur bien sûr, mais surtout l’exigüité !

🌎Une fuite d’ammoniac est détectée dans la station spatiale internationale.  Simple incident ou sabotage ? En tous cas, il faut en trouver la source car elle met en danger toute la station.

La commandante Lucy Poplaski, chef de l’équipage russo-américain mène l’enquête.

Sabotage russe ? Ils y ont intérêt, car ils n’ont plus les moyens de poursuivre la conquête spatiale. Alors, si la station russo-américaine, en bloc, pouvait échouer pour une cause qui resterait opaque, cela les arrangerait bien…

« Les Russes n’ont pas du tout besoin d’un succès. (…) Il leur suffit que les autres échouent également »

Ou alors, rivalités morbides entre membres américains ?

Comment ménager la susceptibilité de chaque état et surtout leur égo démesuré en matière d’espace ?

« Chaque conversation avec les Russes s’inscrit dans un contexte géopolitique. Chaque action entrainera une réaction. Soit en orbite, soit sur terre. »

Le malaise présent dès le début du roman ne fera que croitre dans cet univers en huis clos.

🌎 L’écriture est précise, fluide, et surtout visuelle. La plume d’un scénariste. La scène hors de la station est intense, et je l’ai vue se dérouler sous mes yeux comme dans un film.

🌎 Un livre riche d’enseignements. Sur le milieu spatial, sur l’environnement géopolitique, sur l’avenir de la planète Terre, sur la politique de chaque état, et même sur l’expérience très concrète – très proche du lecteur – à l’intérieur de la station.

🌎 L’analyse psychologique de Lucy est particulièrement bien fouillée : passionnée jusqu’au bout des ongles par l’espace et tout l’environnement scientifique au point d’y sacrifier sa vie personnelle.

🌎 Un roman original et puissant. Le parfait cadeau pour Noël. 💙

Merci aux éditions Métailié Noir pour cette découverte imprévue et passionnante ! 

 

Extraits

🌎 « L’immensité fascinait, terrifiait, attirait. »

🌎 « Parce que rien ne donnait un tel kif, que de voler à 13.000 km à l’heure. Parce que c’était une aventure incroyable. Parce que d’autres ne pouvaient pas, et elle si. Parce que ça confirmait qu’elle était la meilleure. »

🌎 « Les Russes n’ont pas du tout besoin d’un succès. (…) Il leur suffit que les autres échouent également »

🌎 « Lucy, l’épouse, s’avérait tout aussi fausse que Lucy l’astronaute, toutes deux crées en guise de façade devant les autres, toutes deux pesant chaque mot, contrôlant précisément leurs émotions et leurs expressions. Et toutes deux en étaient épuisées. »

🌎 « Toute action à bord de la station s’apparentait à une partie de mikado ou à la construction d’un château de cartes : si on déplaçait un élément, cela se répercutait sur les autres, et il suffisait d’une décision irréfléchie pour que l’ensemble s’écroule. »

🌎 « Il semblait que les Russes envisageaient d’abandonner la station plus tôt que ce qui était prévu par les accords bilatéraux. Ils n’avaient plus les moyens de continuer à envoyer des hommes dans l’espace et n’étaient pas en mesure de rattraper leur retard. »

🌎 « Chaque conversation avec les Russes s’inscrit dans un contexte géopolitique. Chaque action entrainera une réaction. Soit en orbite, soit sur terre. »

 

 

 

mardi 9 décembre 2025

💙💙💙💙


Une balade agréable et mouvementée au Portugal, avec nos amis de toujours, où l’accent est mis sur la saudade, ce sentiment de mélancolie, nostalgie et espoir, propre à l’âme portugaise…

Par exemple, Obélix s’étonne alors de cette chanson de bienvenue, qui les accueille, considérée comme la plus « festive » !!!

« Maintenant, tout a disparu mon cœur est fatiguééééé

Mon bonheur à jamais perdu dans la douleur du passéééé

Je ne vis qu’avec mon chagrin

Il ne me reste qu’à pleurer. »

📙 C’est parfaitement maîtrisé tant dans le scénario que le graphisme, mais j’avoue que j’attendais plus de Fabcaro. Peut-être parce que j’adore ses romans, et ses BD en règle générale.

Là, on est dans les ressorts habituels des aventures d’Astérix : la critique gentille des particularités d’une population, l’humour, le suspens et les grosses baffes…

Je ne retrouve pas le bonheur d’une satire plus marquée de nos travers, ou de notre environnement comme « La zizanie » ou l’inoubliable « Domaine des dieux »

📙 En revanche, l’humour est toujours présent et jubilatoire :

Dialogue entre Astérix et Obélix quand ils doivent se déguiser en lusitaniens

_Astérix, on est ridicuuules ! (…) En plus, ça me fait un grand front…

_Mais non, c’est très populaire, ici… Contente-toi d’avoir l’air lusitanien.

_L’air lusitanien ? Comment on fait l’air lusitanien ?

_ Essaie d’avoir l’air à la fois triste et gai !

_ ??!  Tristes et gais ??! Ils sont fous ces lusitaniens ! » 

📙 En conclusion, un excellent moment de lecture, parfait pour les vacances de Noël ! 

 

 

 

 

 

samedi 6 décembre 2025

💙💙💙


 

Josef pourrait être un héros de tragédie antique, ou un personnage shakespearien… La destinée du Malheur.

📌Josef est orphelin à trois ans, suite à la mort tragique de ses parents : « Jünger sauvagement assassiné par Blanche Lafleur, qui retourne contre elle l’arme du crime et laisse un orphelin de trois ans.

Quatre petites bougies sur le gâteau d’anniversaire de Josef. Anna et Léo ont le sourire. Bientôt un an qu’ils s’occupent du jeune orphelin ».

Il est élevé par son oncle et sa tante, qui l’aiment profondément mais gardent le silence sur le passé de ses parents. Quand le passé est trop douloureux pour en parler, pour l’expliquer ….

« Josef, c’est un fantôme que hantent d’autres fantômes. Quelqu’un qui ne peut s’établir nulle part, même pas là où il est bien. Toute sa vie, il va fuir, partir, marcher. On ne guérit pas de certains manques. »

📌 Un récit intéressant sur le silence, le poids de l’enfance, l'isolement et la folie. Sur le passé qui poursuit et s’acharne, comme une spirale infernale dont on ne sort jamais.

« Le passé est une chose longue et lente à guérir. On le croit derrière nous alors qu’il est devant, qu’il nous mène et qu’il nous guide. C’est un cercle, Une boucle. J’ai mis longtemps avant de comprendre que certains de mes choix n’avaient pas été des choix mais des nécessités, et de la même manière, que certains choix de Josef étaient de simples moments de cette boucle. »

📌 Sans doute, faudra-t-il le relire pour le savourer davantage. J’avoue que je suis restée plutôt observatrice, sans émotion.

Peut-être aurais-je été plus « embarquée » si Josef avait été le narrateur…

Qu’en avez-vous pensé ?

 

Extraits

📌 « Jünger sauvagement assassiné par Blanche Lafleur, qui retourne contre elle l’arme du crime et laisse un orphelin de trois ans.

Quatre petites bougies sur le gâteau d’anniversaire de Josef. Anna et Léo ont le sourire. Bientôt un an qu’ils s’occupent du jeune orphelin ».

📌  « Josef, c’est un fantôme que hantent d’autres fantômes. Quelqu’un qui ne peut s’établir nulle part, même pas là où il est bien. Toute s vie, il va fuir, partir, marcher. On ne guérit pas de certains manques. »

📌 « Le passé est une chose longue et lente à guérir. On le croit derrière nous alors qu’il est devant, qu’il nous mène et qu’il nous guide. C’est un cercle, Une boucle. J’ai mis longtemps avant de comprendre que certains de mes choix n’avaient pas été des choix mais des nécessités, et de la même manière, que certains choix de Josef étaient de simples moments de cette boucle. »

📌 « Il a l’impression que les morts le regardent. « L’invisible a des yeux qui n’ont d’yeux que pour moi », note-t-il dans son cahier. Puis : « rien n’est plus présent en moi que l’absence. »

 📌 « Et toujours l’accompagne la pensée que, si la guerre a cessé, en lui elle continue. »

📌 « Il a aimé les morts plus forts que les vivants. D’un autre côté, son amour pour Fermine et Juliette était intense et vrai, Fermine et Juliette dont j’ai pensé parfois qu’elles se juxtaposaient dans son esprit, au point de ne former qu’une seule et même personne. Un seul et même amour. Ce qui est faux.(…) On ne fait jamais complètement le tour de quelqu’un. De soi non plus, on ne fait jamais le tour. Pour une bonne part, on reste des énigmes. »