“C’était un nom qu’on ne prononçait pas. Maman, c’était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c’était un non-sujet.”
Il est rare de ne pas s’interroger sur ses origines familiales, qu’on le fasse par curiosité ou par souci de santé. Surtout quand on sent qu’il y a un vilain petit canard dans la parenté dont personne ne veut surtout parler…
Cet essai d’Adèle Yon parle donc à de nombreux lecteurs, moi, la première…
📌 Elle a besoin, car elle craint pour elle-même une hérédité schizophrénique d’en savoir plus sur son arrière-grand-mère Élisabeth, connue sous le surnom de Betsy.
Elle relate le détail de son enquête auprès des proches, plus ou moins coopératifs, plus ou moins réticents, puis retrouve aussi le détail des lettres échangées entre Élisabeth et son mari André.
Élisabeth a passé 17 ans en asile psychiatrique, reconnue apparemment schizophrène… Pourquoi avoir eu recours à cette opération terrifiante et invalidante qu’est la lobotomie ?
Cela l’autrice va le comprendre au fur et à mesure de sa recherche.
📌 Plusieurs thèmes m’ont intéressée :
- L’omerta et la gêne sur plusieurs générations à propos d’une femme qui gênait… Qui ne demandait qu’à être libre, à vivre spontanément sans se soucier des formalismes sociaux. Ne pas savoir, ne pas transmettre…
- Le sentiment de culpabilité pour avoir cassé Betsy avec une lobotomie, sentiment perçu par les générations suivantes
- Le besoin fondamental de connaître et comprendre ses racines.
📌 Un livre intéressant, mais pas un coup de cœur…
- Le propos est très délayé, je pense que l’autrice a voulu expliquer la totalité de son enquête. Ce qui induit un style plutôt journalistique, dépourvu d’émotion et d’empathie.
- Les lettres d’André sont bien trop nombreuses et surtout répétitives dans la compréhension des personnalités et de la soumission progressive d’Élisabeth.
- Et puis surtout, j’avoue ne pas avoir appris grand-chose sur la psychiatrie de cette époque car je conserve un souvenir inoubliable de « Rosemary, l’enfant qu’on cachait » de Kate Clifford Larson.