💙💙💙💙
Un récit passionnant sur le monde de l’édition, des médias et de la réalité du succès d’un livre. En sachant que cela peut s’appliquer à tous les domaines artistiques.
📕Delphine est une jeune éditrice de la maison Grasset. En balade à Crozon, elle découvre une bibliothèque originale, celle des livres refusés.
Et elle y déniche une perle rare : « les dernières heures d’une histoire d’amour », dont l’auteur, Henri Pick, décédé était pizzaïolo. D’après sa veuve et sa fille, il ne lisait pas, n’écrivait pas, ne s’intéressait qu’à son boulot….
Il est édité chez Grasset et devient vite un best-seller phénoménal, basé sur le mystère de l’auteur. Les médias se succèdent chez la veuve, y compris La Grande Librairie, pour comprendre l’homme et les dessous de sa vie littéraire pour le moins énigmatique.
Delphine mène de main de maître la campagne de presse persuadée d’avoir trouvé le roman du siècle.
Son nouveau compagnon, Fred, primo-auteur d’un ouvrage édité mais sans succès de librairie, la soutient, puis juge rapidement qu’elle en fait trop et qu’elle délaisse tout le reste.
📕Les thèmes bien maîtrisés suscitent la réflexion.
✏ La difficulté du monde de l’édition, tant pour les pros que pour les auteurs.
- Pour l’éditeur, trouver le bon livre, c’est le texte, l’écriture, mais aussi et surtout celui qui se vendra, celui dont parleront les médias et les réseaux sociaux.
La tentation peut être grande pour un éditeur d’exploiter un bon filon.
Qu’est ce qui fait un bon texte ?
« Le texte n’a plus d’importance. Ce qui compte, c’est l’idée qu’il fera parler de lui. (…) Pourtant tout le monde parle de ton livre sans que le texte ait la moindre importance. »
- Pour l’auteur, il ne suffit pas d’être publié, il fait être lu et reconnu. C’est parfaitement illustré par le personnage de Fred.
« Mais il y une violence presque pire à celle de ne pas être publié : rester dans l’anonymat le plus complet. »
✏ C’est aussi une satire sociale : l’apparence prime souvent sur la réalité.
« Je voulais dévoiler tous les détails de cette affaire, tout en analysant notre société, qui se focalise beaucoup plus sur la forme que sur le fond. »
📕 Je n’ai pas lu le roman éponyme de David Foenkinos, mais j’ai vu le film. Ce dernier est plus fort et prenant que la BD, surtout dans la première partie du texte. Mais j’ai apprécié infiniment le scénario, les questions posées et la façon dont l’auteur nous perd avec jubilation dans des fausses pistes.
Un bémol sur le coup de foudre entre Delphine et Fred que j’ai trouvé peu crédible, voire un peu niais.
J’ai adoré les paysages,
qui m’ont fait penser au « coup de patte » de Bruno Duhamel. Voir les
pages 54 et 119. Mais j’ai moins aimé les
personnages, notamment les bretonnes qui presque ont presque toutes la même
tête : très ronde, avec un nez patate, comme Magali, comme la fille
d’Henri Pick. Légèrement caricatural
📕Un excellent moment de lecture, comme souvent avec Pascal Bresson, dont j'avais beaucoup aimé "La rafle d'Izieu" et le "Simone Veil".