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🌊 L’histoire d’Hélène et Edo, dont le couple est en panne. Dans cette île où l’IA est interdite, Hélène choisit de ramener une androïde, son clone en plus jeune, afin de raviver la flamme de son mari…
Hélène, pianiste renommée a vu sa carrière stoppée net par un accident de voiture. Elle est désormais en convalescence et devrait reprendre sa place au sein du concert philharmonique.
A-t-elle vraiment envie de reprendre ? C’est une femme froide, distante, on ne sait pas très bien si elle est manipulatrice ou seulement, en souffrance, à la recherche d’une solution pour remettre sa vie de couple et sa carrière en route…
Yuri, la jeune pianiste qui vient de Tokyo, va-t-elle finalement la remplacer ?
Une jeune fille qui s’étonne de cette île demeurée au siècle passé :
« Je dois bien avouer que j’ai eu beaucoup de mal à m’y faire. Tout ici est tellement …traditionnel. Quand je suis arrivée, j’ai eu l’impression de me retrouver dans ces vieux films d’époque.
Quelle que soit la direction dans laquelle je regarde, j’ai toujours l’impression d’un décor de carte postale. C’en est presque artificiel…
Mais le plus surprenant, je pense, c’est l’absence totale d’IAH. Chez nous, tout le monde a son androïde particulier, sans parler des magasins. Cela faisait des années que je n’avais pas parlé à des commerçants humains. »
Faut-il résister comme la communauté de Kino ou accompagner le mouvement de la modernité ? Et quid, d’un changement politique qui rabattra soudainement les cartes, et peut-être dans l'autre sens ?
🌊 J’ai adoré ce graphisme.
Les 30 premières pages ne comportent aucun texte. C’est inutile tellement le dessin est expressif et puissant.
Superbes pages 114 et 115 dans la force du dessin et dans la compréhension du fonctionnement de l’IA. Là aussi, pas de texte, le dessin est amplement suffisant.
Un dessin nostalgique, colorisé, qui s’harmonise parfaitement au scénario, parfaitement travaillé sur les expressions, les attitudes, les paysages.
Un dessin magnétique !
🌊 Une lecture qui reste en mémoire, car elle questionne et provoque même un sentiment de malaise. A propos de l’avenir qui nous attend, politique, technologique et du bouleversement qui en résultera.
Serons-nous dépossédés de notre quotidien par les IA jusque dans les relations des individus entre eux, au sein même de la famille et du couple ?
Coup de cœur !
Merci aux éditions Sarbacane.
Ce titre fait partie de la sélection Bib en Bulles de la médiathèque de Bressuire
Extraits :
🌊 « Voilà trop longtemps que le Japon est à l’école de l’Occident. Et il est temps, plus que temps, que nous fermions nos portes à ce monde extérieur qui sombre et s’éteint »
🌊 « L’esprit de la règle, la discipline, l’humilité. Voilà encore parfois des fleurs qui poussent avec ténacité, entre les pavés lointains de nos provinces. Mais hélas, elles sont mortes depuis longtemps dans le fatras de nos grandes villes, où la modernité a évincé notre art de vivre, pour ne laisser place qu’à l’acharnement et à la médiocrité.
Où s’en sont allées les vertus les plus solides et les plus délicates du génie japonais, qui à elles seules avaient su modeler la vie morale d’un si grand peuple ? Qu’est-il advenu de ces hommes et de ces femmes qui autrefois s’étaient fait les vassaux de l’honneur et de la courtoisie ? »
🌊 Yuri – La jeune pianiste
« Je dois bien avouer que j’ai eu beaucoup de mal à m’y faire. Tout ici est tellement …traditionnel. Quand je suis arrivée, j’ai eu l’impression de me retrouver dans ces vieux films d’époque.
Quelle que soit la direction dans laquelle je regarde, j’ai toujours l’impression d’un décor de carte postale. C’en est presque artificiel…
Mais le plus surprenant, je pense, c’est l’absence totale d’IAH. Chez nous, tout le monde a son androïde particulier, sans parler des magasins. Cela faisait des années que je n’avais pas parlé à des commerçants humains. »
🌊 Osachi, La femme de ménage dépossédée de « son ile »
« C’était la belle époque… C’était notre ile. ..
Puis bon, il y a eu ces gens de Tokyo qui ont voulu s’installer.
Ils ont tout acheté. Tout... Des villas qui poussaient de partout. Ils ont même réussi à privatiser les côtes, ces bougres… »
🌊 Scène entre Hélène et Edo
« _ Tu es comme ton père, tu restes bloqué dans le passé, comme cette ile. Tu pourris.
_je me noie dans le passé car notre présent ne me réjouit pas ! Elle (l’IA) a le visage que tu n’as plus depuis longtemps. Le visage que tu avais avant de devenir si ambitieuse, si dure…
Tu as tout sacrifié pour ton art, c’est vrai, y compris moi. Et maintenant que tu ne peux plus jouer, tu pourris toi aussi. (…)
C’est toi qui a voulu ce robot. Qui l’a amené chez nous, qui m’a convaincu de le garder. J’ai cédé au moindre de tes caprices. Je t’ai toujours laissé la plus grande liberté, tu as toujours fait tout ce que tu as voulu. »





